Coronavirus : « Ici, nous avons fait bloc pour soigner, pour sauver », lance Emmanuel Macron à Mulhouse

"RESILIENCE" Ce mercredi, Emmanuel Macron était en Alsace pour visiter le CHU de Mulhouse et l’hôpital militaire de campagne récemment déployé par l’armée

Floréal Hernandez
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Emmanuel Macron, avec un masque, lors de sa visite à l'hôpital militaire de campagne déployé à Mulhouse, le 25 mars 2020.
Emmanuel Macron, avec un masque, lors de sa visite à l'hôpital militaire de campagne déployé à Mulhouse, le 25 mars 2020. — AFP
  • Le chef de l’Etat s’est une nouvelle fois adressé aux Françaises et aux Français, ce mercredi. Cette fois depuis Mulhouse, en Alsace, « région à ce jour la plus touchée par l’épidémie de Covid-19 ».
  • Ce mercredi, l’épidémie de coronavirus a fait 231 nouveaux morts en France, portant le total des décès dus au Covid-19 à 1.331.
  • Emmanuel Macron s’est engagé à mettre en œuvre « un plan massif d’investissement pour l’hôpital » à l’issue de la crise. Il a annoncé aussi le lancement de l’opération militaire Résilience pour lutter contre le virus.

Une visite masquée pour Emmanuel Macron. Venu en Alsace « région la plus touchée par l’épidémie de Covid-19, l’une des premières frappées en France il y a près d’un mois » pour visiter le CHU de Mulhouse et l'hôpital militaire de campagne déployé par l'armée pour soulager les hôpitaux alsaciens, le président de la République avait, en arrivant dans ce dernier, enfilé un masque de type FFP2, mercredi après-midi. Une première.

A 20 h, il s’est adressé aux Françaises et aux Français pour faire le point sur « la guerre contre l’ennemi invisible » qu’est le coronavirus. A ce jour, le Covid-19 est responsable de 1.331 décès dont 231 rien que mercredi. Voici ce qu’il faut retenir du discours d’Emmanuel Macron.

Un appel à l’unité

« La nation française est un bloc. Dans cette guerre, nous devons rester unis. L’unité et le courage nous permettront de vaincre », c’est par ces mots que le président de la République a terminé son discours. Le thème de l’unité, il l’avait déjà abordé au début de son allocution en fustigeant « les facteurs de divisions, les doutes, toutes celles et ceux qui voudraient fracturer notre pays alors que nous ne devons avoir qu’une obsession : être unis pour combattre le virus ».

Cette unité est symbolisée selon le chef de l’Etat par « un gouvernement à la tâche, œuvrant pour trouver les solutions et se battant » mais aussi par « la mobilisation de la nation tout entière ». Il a alors cité ceux « en première ligne », les soignants mais aussi les services de l’Etat – du préfet aux douaniers en passant par les enseignants –, les 40.000 inscrits de la réserve sanitaire, « les 100.000 d’entre vous inscrits sur la plateforme Jeveuxaider ». « Cette France fraternelle va nous permettre de tenir et de vaincre », a martelé Emmanuel Macron.

Il a aussi remercié « nos voisins allemands, suisses, luxembourgeois qui ont pris en charge une trentaine de patients lourds, comme nous l’avions fait il y a quelques semaines pour nos voisins italiens. C’est cela aussi l’Europe, la vraie, cette solidarité. »

Une méthode soutenue par l’opération Résilience

Fortement touchée par l’épidémie de Covid-19, l’Alsace a vu « la mise en place d’une méthode inédite qui sera reconduite si nécessaire », avec notamment le déploiement de cet hôpital militaire de campagne. « Ici, nous avons fait bloc pour soigner, pour sauver. » Cette organisation, il va falloir la mettre en œuvre dans d’autres régions de France, a avancé Emmanuel Macron. «En Corse, où la situation est déjà très difficile, puis demain dans les Hauts-de-France, en Bourgogne-Franche-Comté, en Ile-de-France, en Outre-Mer aussi, où des situations extrêmement tendues sont en train d’arriver ».

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Le président de la République a annoncé alors le lancement de « l’opération Résilience, distincte de l’opération Sentinelles, entièrement consacrée à l’aide et au soutien aux populations et à l’appui aux services publics pour faire face à l’épidémie de Covid-19 en métropole et en Outre-Mer ». Dans le cadre de l’opération Résilience, le porte-hélicoptères amphibie Mistral va être déployé dans le sud de l’Océan indien, et début avril, « le porte-hélicoptères Dixmude ira se positionner dans la zone Antilles-Guyane ».

Un engagement pour l’hôpital

Alors que le gouvernement va permettre de déroger à la durée du travail dans certains secteurs jusque 60 heures sur une semaine, le chef de l’Etat, lui, a annoncé que le gouvernement doit « apporter une réponse claire, forte, de court terme pour l’ensemble des personnels soignants, comme pour l’ensemble des fonctionnaires mobilisés afin de majorer les heures supplémentaires effectuées sous forme d’une prime exceptionnelle pour accompagner financièrement cette reconnaissance ».

Emmanuel Macron s’est également engagé « à l’issue de cette crise, un plan massif d’investissements et de revalorisation de l’ensemble des carrières sera construit pour notre hôpital ». « Une réponse profonde et dans la durée », a-t-il assuré.