Coronavirus : Non, des infirmiers n'ont pas posé avec une pancarte anti-policiers
FAKE OFF Un photomontage montrant des infirmiers brandir une pancarte anti-policiers circule beaucoup sur Facebook
- L'air grave face à l'objectif, un groupe d'infirmiers et d'infirmières brandit une pancarte contenant un long message.
- « Messieurs les policiers hier, vous nous avez frappé, gazé, arrêté, humilié... Aujourd'hui, il n'y a pas de place pour vous à l'hosto ! », indique ce message.
- Il s'agit en réalité d'un montage détournant une photo prise par le service de réanimation d'Ajaccio, le 15 mars, pour appeler à ne pas aller voter au premier tour des municipales.
Publiée par de nombreuses pages Facebook, la photo cumule les « j’aime » et les partages au fil des heures, en plus de susciter beaucoup de commentaires. On y voit des infirmiers et des infirmières, équipés de masques, tenir une grande pancarte.
« Messieurs les policiers hier, vous nous avez frappé, gazé, arrêté, humilié… Aujourd’hui, il n’y a pas de place pour vous à l’hosto ! Oups… ACAB bien se tenir », peut-on y lire, l’expression « ACAB » (« All cops are bastards », « tous les flics sont des salauds ») faisant référence à un slogan particulièrement prisé en manifestation.
Il s’agit toutefois d’un montage – ce que quelques pages ou internautes ne manquent pas de souligner.
FAKE OFF
La photo originale, prise lors du premier tour des élections municipales, le 15 mars, montrait en effet des infirmiers d’Ajaccio brandir une pancarte au message bien plus grave : « N’allez pas voter/La réanimation d’Ajaccio/#Covid 19 ».
On en retrouve trace sur la page Facebook de Corse-Matin ou encore dans le direct de France 3 Corse consacré au scrutin.
La veille du scrutin, Gilles Simeoni, le président du Conseil exécutif de Corse, avait notamment demandé le report des municipales en raison de l’épidémie de coronavirus.
Quelques jours avant que ce montage ne devienne viral, une vieille photographie de manifestation circulait déjà sur les réseaux sociaux et prétendait montrer des infirmiers gazés par les forces de l’ordre sous le quinquennat d’Emmanuel Macron – alors que la scène remontait à 2010, comme l’expliquaient nos confrères de l'AFP Factuel.