Marseille : Changement de priorités avec la nomination d’Emmanuel Barbe, spécialiste de la Sécurité routière ?

POLICE Emmanuel Barbe, ancien délégué interministériel à la Sécurité routière, vient d’être nommé préfet de police des Bouches-du-Rhône. Il remplace Olivier de Mazières

Adrien Max
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Emmanuel Barbe, nouveau préfet de police des Bouches-du-Rhône.
Emmanuel Barbe, nouveau préfet de police des Bouches-du-Rhône. — Adrien Max / 20 Minutes
  • Emmanuel Barbe, ancien délégué interministériel à la Sécurité routière, remplace Olivier de Mazières à la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.
  • La lutte contre la délinquance, la menace terroriste, les nuisances au quotidien et la Sécurité routière seront ses quatre objectifs.

Son prédécesseur, Olivier de Mazières, avait tout fait pour éviter sa propre nomination à Marseille. Mais Emmanuel Barbe, le nouveau préfet de police des Bouches-du-Rhône « n’a pas mis une seconde pour accepter ». L’ancien délégué interministériel à la Sécurité routière a pris ses fonctions ce lundi matin à Marseille « dans un des territoires les plus attractifs de notre pays, où ma détermination sera de préserver et renforcer cette attractivité », a-t-il déclaré dans son discours inaugural.

Celui qui succède à Olivier de Mazières, qui a beaucoup œuvré contre la radicalisation, et à Laurent Nunez, connu pour son travail contre le trafic de stupéfiant, entre autres, a listé ses quatre priorités. La lutte contre la délinquance, alors que les atteintes aux biens ont reculé de 20 % depuis 2012, et notamment la lutte contre les trafics, « la mère de toutes les batailles », comme l’a rappelé Emmanuel Barbe. La menace terroriste, avec la poursuite des cellules municipales contre la radicalisation lancées par son prédécesseur, « le département est précurseur, je souhaite qu’il le demeure », a-t-il annoncé.

« 103 morts sur les routes du département »

Les nuisances du quotidien seront la troisième priorité, en s’appuyant sur la police de sécurité du quotidien. Enfin, et en toute logique, Emmanuel Barbe s’attaquera à la lutte contre les violences routières. Au point qu’elles en deviennent une priorité ? « Ces quatre défis sont tous aussi importants, mais nous sommes à 103 personnes morts sur les routes du département l’année dernière. Ces morts ont un moindre écho que d’autres, c’est dommage », a-t-il expliqué à un groupe de journalistes en marge de sa cérémonie d'investiture.

Si Emmanuel Barbe, ancien juge d’instruction, est au ministère de l’Intérieur depuis huit ans, il a reconnu avoir besoin de « s’imprégner des dossiers et de rencontrer tous ceux qu’il faut concerter ». Tout en restant dans la droite ligne d’Olivier de Mazières et de Laurent Nunez, alors que les « résultats sont là et la méthode est la bonne », faisait référence à la méthode dite du pilotage renforcée en matière de lutte contre les trafics de stupéfiants.

Il a confié « aimer le sud et connaître Marseille », mais pas au point d’en déceler tous les rouages. Il a d’ailleurs confié être en train de lire le livre Les Minots, un livre du chef de service police/justice à La Provence, Romain Capdepon, sur l’embrigadement des mineurs dans les trafics de stupéfiants. « C’est important de comprendre le système qu’il y a ici, même si je ne le découvre pas. J’ai déjà travaillé en Italie, notamment sur la mafia », a-t-il voulu rassurer. Si le projecteur est souvent mis sur les règlements de comptes dans le département, on en compte une bonne dizaine sur l’année 2019, la délinquance routière tue beaucoup plus dans les Bouches-du-Rhône, « l’un de ceux où l’on meurt le plus sur les routes ».