Fessenheim : Le décret entérinant l’arrêt des réacteurs publié au « Journal officiel »
NUCLEAIRE Le réacteur N°1 de la doyenne des centrales françaises doit être définitivement arrêté samedi, première étape sur le long chemin du démantèlement
Après des années de débat qui ont fait de sa fermeture un serpent de mer de la vie politique française, le réacteur N°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim doit être définitivement arrêté samedi, première étape sur le long chemin du démantèlement. Le décret confirmant l’arrêt total et définitif des réacteurs de la doyenne des centrales françaises avant la fin juin 2020 a été signé par le gouvernement qui a salué mercredi une « première étape dans la stratégie énergétique de la France ».
Le décret, paraphé mardi par Edouard Philippe et la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne et paru mercredi au Journal officiel, « entre en vigueur le 22 février 2020 pour le réacteur N.1 et au 30 juin 2020 pour le réacteur N.2 ». Il « abroge l’autorisation d’exploiter la centrale nucléaire de Fessenheim dont EDF est titulaire ».
Mise en service en 1977
« Cet événement, annoncé et repoussé de manière récurrente par les précédents gouvernements, (…) constitue une première étape dans la stratégie énergétique de la France, qui vise un rééquilibrage progressif entre l’électricité d’origine nucléaire et l’électricité d’origine renouvelable tout en poursuivant la baisse des émissions de gaz à effet de serre issues de la production d’électricité grâce à la fermeture des centrales à charbon d’ici 2022 », s’est félicité Matignon dans un communiqué.
Le député LR du Haut-Rhin Raphaël Schellenberger, président d’une mission d’information sur le suivi de la fermeture du site, a cependant estimé mardi que l’Etat n’était « pas au rendez-vous » et a alerté sur « les conséquences pour le territoire ». Avec l’arrêt de la centrale, Raphaël Schellenberger a aussi pointé la suppression de « plus de 2.000 emplois » directs ou indirects, l’impact sur les commerces ou l’immobilier.
Mise en service en 1977, la doyenne des centrales françaises en activité aura connu six présidents de la République, de Valéry Giscard d’Estaing à Emmanuel Macron, en passant par François Hollande, qui scella son sort en promettant sa fermeture dès 2011, mais aussi des grèves de la faim et d’innombrables manifestations d’opposants.