Saint-Cyr-L'Ecole : Un nouveau cas de harcèlement sexuel dénoncé au lycée militaire, l’armée réagit
VIOLENCES SEXISTES Le jeune homme concerné a été écarté du lycée et fera certainement l’objet d’une procédure disciplinaire
Le lycée de Saint-Cyr-L’École (Yvelines) a ouvert une enquête interne et saisi la gendarmerie après des accusations de harcèlement sexuel. Des jeunes femmes, élèves de classe préparatoire aux grandes écoles, auraient été victimes de harcèlement sexuel de la part d’un camarade de classe, selon un communiqué de l’armée publié ce jeudi.
Une cellule de soutien psychologique mobilisée
« Devant la clarté des témoignages concordants » contre l’auteur présumé, le chef de corps a éloigné le jeune homme du lycée militaire et dénoncé les faits à la gendarmerie. L’enquête interne devrait permettre d’instruire une procédure disciplinaire, précise le communiqué.
Le suspect a été « remis à sa famille jusqu’à la fin des enquêtes en cours », a indiqué ce jeudi le colonel Benoît Brulon. Le porte-parole de l’armée de terre s’est félicité que les mesures aient été prises ce lundi, le jour même de la dénonciation des faits. Selon le communiqué, la cellule d’intervention et de soutien psychologique de l’armée de Terre (CISPAT) a été mobilisée.
« Cet événement rappelle que la lutte contre le harcèlement est une priorité. Le référent mixité a parfaitement joué son rôle », se félicite l’armée de terre. « Cette action rapide et coordonnée […] traduit une transparence totale et une tolérance zéro, strictement appliquée sur toute forme de harcèlement ».
Des jeunes femmes « persécutées »
La prestigieuse prépa militaire avait déjà été au cœur, en 2018, d’un scandale de harcèlement moral qui avait déclenché une vague d’indignation. Une jeune fille de 20 ans avait adressé un courrier à Emmanuel Macron, confiant qu’elle se sentait « persécutée » par un groupe de garçons, les « tradis ».
L’armée française est l’une des plus féminisées du monde, avec 15 % de femmes, mais elle n’est pas épargnée par le harcèlement et les violences sexuelles. En 2014, le livre « La guerre invisible » dénonçait la gestion calamiteuse des agressions sexuelles et viols au sein de « la grande muette ». Le ministère avait créé une cellule « Thémis » chargée de recueillir les témoignages des victimes et de veiller à l’application des sanctions.