Les assistantes maternelles en grève face à l'obligation de s'enregistrer sur le site de la CAF
COLERE Les nounous peuvent opter pour une grève totale ou un service minimal
La garde des enfants risque d’être compliquée ce mardi. Les syndicats d’assistants maternels ont appelé les quelque 318.000 « nounous » de France à faire grève pour protester contre une réforme qui les oblige désormais à se référencer sur le site de la Caisse d’allocations familiales. Un dispositif qui s’apparente selon eux à du « flicage ».
« Le gouvernement a fait le choix d’une méthode coercitive qui, sous prétexte de faciliter la mise en relation avec des parents employeurs, consiste en réalité en un véritable flicage » de l’activité des assistants maternels, ont dénoncé au début du mois le collectif des Assistants maternels en Colère/«Gilets roses » et les fédérations CGT et FO. L’objet de leur colère est un article du projet de loi de financement de la « Sécu » pour 2020, qui vise à améliorer, pour les parents, l’accès aux places de garde disponibles. Pour ce faire, les assistants maternels devront désormais se référencer sur le site monenfant.fr, et y actualiser régulièrement leurs disponibilités, sous peine de perdre leur agrément.
Grève totale ou « service minimal »
« Il faudrait que cela soit facultatif », a indiqué Emilie Ferbos, l’une des porte-parole du collectif. Selon elle, beaucoup de « nounous » sont réticentes à publier leurs coordonnées complètes, et notamment leur adresse, sur un site Web accessible à tous – par crainte notamment de subir du démarchage commercial intempestif.
En outre, les assistantes maternelles devront désormais indiquer leurs tarifs, ce qui va induire selon Emilie Ferbos une « concurrence » et un « nivellement par le bas » des rémunérations. Chaque « nounou » qui souhaiterait se joindre à ce mouvement de protestation pourra opter pour une grève totale, ou éventuellement pour un « service minimal » afin de ne pas trop pénaliser les familles, a encore précisé la porte-parole.
Au début de l’année, les « nounous » s’étaient déjà mobilisées contre un projet de réforme de l’Assurance-chômage qui leur aurait fait perdre leur système spécifique d’indemnisation. Réforme qui a finalement été abandonnée.