Séisme : Pourquoi les réacteurs de la centrale de Cruas en Ardèche sont-ils arrêtés ?
NUCLEAIRE Les réacteurs seront arrêtés « dans les prochaines heures » pour un « audit approfondi » a annoncé le préfet de la Drôme
Les réacteurs de la centrale nucléaire de Cruas (Ardèche) seront arrêtés « dans les prochaines heures » pour un « audit approfondi », à la suite du séisme survenu lundi dans la vallée du Rhône, a indiqué le préfet de la Drôme, Hugues Moutouh.
« Le seuil sismique vibratoire a déclenché une alarme sur un seul des cinq capteurs présents sur le site. Aucun dégât sur les bâtiments n’a été constaté, et les installations fonctionnent normalement », a assuré le préfet lors d’une conférence de presse.
Un audit en cours
Toutefois, « conformément à la procédure de sécurité et de précaution établie par l’opérateur, un arrêt des réacteurs surviendra dans les prochaines heures, afin de permettre un audit approfondi des installations », a-t-il ajouté.
Le séisme, de magnitude 5,4 sur l’échelle de Richter, a surtout frappé Le Teil (Ardèche), à une dizaine de kilomètres de la centrale nucléaire de Cruas et à une trentaine de kilomètres du site du Tricastin (Drôme), qui regroupe notamment une centrale nucléaire et des usines d’Orano (ex-Areva) de traitement du combustible nucléaire.
L’arrêt des réacteurs pourrait durer « quelques jours »
L'Agence de sûreté nucléaire (ASN) avait auparavant assuré que le séisme n’avait provoqué « aucun dommage apparent » à ces sites, mais avait demandé à EDF de vérifier si les valeurs enregistrées dépassaient les seuils à partir desquels un examen plus poussé des installations, nécessitant l’arrêt des réacteurs, est nécessaire.
« L’ASN examinera les conditions dans lesquelles [les] réacteurs pourront redémarrer » à Cruas, a-t-elle indiqué dans une note d’information lundi soir. Une porte-parole a ajouté que l’arrêt des réacteurs pourrait durer « quelques jours », en fonction de ce qu’on trouvera ou pas.
Quid des autres sites ?
En revanche, la centrale nucléaire du Tricastin, la plus éloignée de l’épicentre du séisme, ne devra pas être arrêtée, aucun seuil d’alerte n’y ayant été mesuré, a ajouté l’ASN. Quant au site Orano du Tricastin, « certaines installations ont été temporairement arrêtées, sans que cela soit pour des motifs de sûreté », a relevé l’institution.
Dans un tweet, le réseau Sortir du nucléaire a souligné que la magnitude de ce séisme était supérieure au « séisme majoré de sécurité » de 5,2 pour lequel les centrales du Tricastin et Cruas ont été construites. « Il est urgent d’arrêter ces centrales avant qu’un accident grave ne survienne », ajoute-t-il.
Le directeur des centrales nucléaires à l’ASN, Rémy Catteau, a pour sa part observé qu’il faut prendre en considération l’accélération du sol ressentie sur place, et pas la magnitude mesurée au niveau de l’épicentre.