Attaque au couteau à la préfecture de Paris : Castaner récuse tout « scandale d’Etat »
ENQUETE Le ministre de l’Intérieur a de nouveau déploré que les propos de l’assaillant sur les attentats de Charlie Hebdo en 2015 n’aient pas suffisamment suscité l’attention
Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a déploré ce lundi matin que la radicalisation de Mickaël Harpon, l'assaillant de la préfecture de police de Paris, n’ait pas donné lieu à des alertes « au bon niveau, au bon moment ».
Interrogé sur France Inter, Christophe Castaner a rappelé que l’homme, qui a tué quatre policiers jeudi, avait justifié les attentats de Charlie Hebdo en 2015 au sein de son service sans faire l’objet d’un « signalement formel ». Il a souhaité que chaque alerte fasse désormais l’objet d’un « signalement automatique ».
Selon un rapport interne révélé dimanche par France Inter, ces déclarations n’ont pas fait l’objet d’un signalement formel. « Les signaux d’alerte auraient dû être suffisants pour déclencher une enquête en profondeur », a estimé le ministre qui a promis de « resserrer encore les mailles du filet ».
Pas « d’erreur ou de faux arbitrage »
Selon le locataire de la Place Beauvau, la tuerie à la préfecture de police est révélatrice d’un « dysfonctionnement d’État » mais pas d’un « scandale d’État » comme l’affirme l’opposition.
Rejetant une nouvelle fois les appels à sa démission, Christophe Castaner a également assuré sur France Inter qu’il ne cherchait pas à se « dédouaner » mais a estimé ne pas avoir fait « d’erreur ou de faux arbitrage » dans ce dossier. « Dans le dossier de l’auteur de l’attentat, il n’y avait aucune trace, aucun signalement », a-t-il répété. Le ministre de l’Intérieur sera auditionné mardi par la commission parlementaire au renseignement.
Jeudi, entre 12h30 et 13 heures, Mickaël Harpon, un agent administratif de 45 ans, a mené une croisade sanglante au sein même de la Préfecture de police (PP) de Paris. Il a tué à coups de couteau trois fonctionnaires dans les bureaux de son service, le major Damien E., 50 ans, le gardien de la paix Brice L. et l’adjoint administratif Anthony L., 38 ans tous les deux, puis Aurélia T., une gardienne de la paix de 39 ans, affectée à la DSPAP (direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne), avant d’être abattu.