Hypermarché sans caissiers à Angers: L'inspection du travail épingle le magasin
TRAVAIL DOMINICAL Dans un courrier, l'inspection du travail invite la direction à « faire cesser » cette ouverture, révèle Médiapart
- Depuis la fin du mois d’août, l’hypermarché Géant Casino d’Angers ouvre ses portes le dimanche après-midi, en mode automatique.
- Selon Mediapart, la direction aurait reçu un courrier de l’inspection du travail lui demandant que la pratique « cesse ».
- « Il ne s’agit que d’un courrier d’observation », répond la direction du groupe
L’initiative avait créé une forte opposition et suscité de nombreuses questions. Ouvert le dimanche après-midi depuis la fin du mois d’août, l’hypermarché sans caissiers Géant Casino d' Angers est désormais dans le collimateur de l’inspection du travail. Selon Mediapart, un courrier aurait été adressé à la direction du magasin au début du mois, lui demandant de « faire cesser cet emploi illégal de travailleurs le dimanche après 13 heures ».
Selon Mediapart, qui s’est procuré cette lettre, un contrôle sur place a été effectué par deux inspecteurs. Ces derniers ont constaté que même s’il ne s’agit pas d’employés du groupe Casino, plusieurs salariés (animatrices de caisse et agents de sécurité) étaient bel et bien présents et « affectés à la gestion des caisses automatiques, des produits abandonnés, et à la relation et assistance aux clients ». « Ces salariés sont illégalement employés dans votre établissement les dimanches après-midi », concluent-ils.
Vers une poursuite judiciaire ?
L’inspection du travail va plus loin et « enjoint » l’hypermarché « de prendre toutes mesures propres à faire cesser cet emploi illégal de travailleurs le dimanche après 13 heures (…) dans les plus brefs délais », indique Mediapart. « En cas de persistance de ces infractions, nous envisageons de saisir en référé le juge judiciaire » afin de les faire cesser, concluent les fonctionnaires.
Contacté par 20 Minutes, le groupe Casino reconnaît l’existence de cette lettre mais souligne qu’il s’agit d’un « courrier d’observation ». « Après une ouverture mouvementée et un deuxième week-end sous haute surveillance, tout se passe à merveille dans le magasin, assure la direction du groupe. Nos prestataires interviennent pour la sécurité des biens et des personnes pour les agents, et pour l’orientation des clients pour les animatrices de caisse, qui sont de moins en moins nombreuses. (…) En aucun cas ces personnes n’ont vocation à remplacer nos collaborateurs. Nous ne sommes pas en infraction. (…) Nous allons répondre en ce sens à la Direccte », assure la société.
Depuis l’annonce de cette ouverture, les syndicats dénoncent un « contournement de la loi ». Le gouvernement avait annoncé, fin août, qu’il examinerait si cette ouverture est légale et pose des problèmes de concurrence.