Ligue islamique mondiale : Une conférence organisée à Paris suscite des critiques

RELIGION L’organisation saoudienne de la Ligue islamique mondiale (LIM) et la Fondation de l’Islam de France (FIF) ont prévu de réunir plusieurs responsables religieux français, mardi, au Palais Brogniart

20 Minutes avec AFP
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L'ex-ministre saoudien de la Justice Mohammed Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale depuis 2016.
L'ex-ministre saoudien de la Justice Mohammed Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale depuis 2016. — CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Coorganisée par l’organisation saoudienne de la Ligue islamique mondiale (LIM) et  la Fondation de l’Islam de France (FIF), la « conférence internationale pour la paix et la solidarité », qui doit avoir lieu mardi, suscite des critiques, notamment au sein  du Conseil français du culte musulman (CFCM).

Ce mardi, au Palais Brongniart, l’ex-ministre saoudien de la Justice Mohammed Al-Issa, secrétaire général de la LIM depuis 2016, et Ghaleb Bencheikh, président de la Fondation de l’Islam de France (FIF), coorganisateurs, ont prévu de réunir plusieurs responsables religieux français.

Un « mémorandum de compréhension et d’amitié entre les trois religions monothéistes »

La LIM est souvent considérée comme le bras diplomatique du royaume saoudien, financé par ses pétrodollars. Le grand rabbin de France Haïm Korsia, le président de la Fédération protestante de France François Clavairoly, l’archevêque émérite de Lille Mgr Gérard Defois, l’imam de la mosquée de Bordeaux Tareq Oubrou ou encore le président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France Mgr Emmanuel seront présents à l’évènement.

En fin de journée doit être signé un « mémorandum de compréhension et d’amitié entre les trois religions monothéistes », avec engagements précis et clause de revoyure. « Pour la première fois dans la Ville Lumière, va être proclamé haut et fort une condamnation sans équivoque du terrorisme islamiste, de l’obscurantisme, du salafisme », a affirmé Ghaleb Bencheikh.

Le CFCM regrette une « marginalisation des instances officielles, représentatives du culte musulman »

L’Observatoire de lutte contre l’islamophobie, instance liée au Conseil français du culte musulman (CFCM) a fait part jeudi de son « étonnement », dans un communiqué. Son président Abdallah Zekri, délégué général du CFCM, y regrette une « marginalisation des instances officielles, représentatives du culte musulman » français.

Il dénonce aussi une organisation (la LIM) qui incarne un islam « pas représentatif des musulmans de France et qui n’est (pas) compatible (…) avec les valeurs de la République ». Et d’appeler « les responsables des autres cultes à ne pas cautionner, par leur présence, cette initiative ».

La Mosquée de Paris dénonce « l’instrumentalisation du dialogue inter-religieux »

Vendredi, le président par intérim du CFCM, Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris, est venu le soutenir, affirmant, dans un texte : « l’instrumentalisation du dialogue inter-religieux dans notre pays par des organisations étrangères est un fait assez grave pour le dénoncer ».

La FIF, fondée par Jean-Pierre Chevènement en 2016, est une instance laïque, destinée, via des projets en matière profane, à mieux faire connaître religion et civilisation musulmanes. Principal interlocuteur de l’Etat depuis 2003 pour l’organisation du culte musulman, le CFCM représente un peu moins de la moitié des mosquées de France.