Grève à la RATP : « Ras-le-bol de ce gouvernement qui veut nous faire travailler toujours plus longtemps »
VOUS TEMOIGNEZ L’ensemble des syndicats de la RATP appelle à la mobilisation contre la réforme des retraites, ce vendredi. Des agents de la régie des transports expliquent les raisons de leur colère
- Les syndicats de la RATP appellent à la grève des personnels, ce vendredi, pour protester contre la réforme des retraites préparée par le gouvernement, et la suppression des régimes spéciaux.
- Au-delà de la réforme des retraites, des agents de la RATP expliquent les raisons de leur mobilisation.
Grosse galère à prévoir pour les usagers des transports en commun ce vendredi 13 septembre. L’ensemble des syndicats de la RATP (l’UNSA, la CGT, FO, CFE-CGC et SUD) a appelé à la mobilisation contre la réforme des retraites. Le gouvernement veut mettre fin aux régimes spéciaux dont celui des agents de la RATP.
Après notre appel à témoignages, plusieurs agents de la RATP nous ont expliqué ce qui les pousse à faire grève.
Pour défendre la retraite de tous les salariés
« Je serai gréviste pour défendre la retraite de tous les salariés, nous allons tous perdre lors de cette réforme, je fais grève pour l’ensemble des travailleurs », annonce Jean. Pour David, machiniste à la RATP depuis 17 ans, « c’est la seule façon de se faire entendre. » « Nous faisons grève pour tout le monde car la réforme concerne n’importe quel métier. Je vois tellement de gens ne pas pouvoir profiter de la retraite que ça me donne envie de me battre pour cette cause juste », poursuit-il.
« Je fais grève, pas seulement pour moi mais aussi pour ces personnes qui ne peuvent pas se permettre de faire grève sous peine de se faire virer », ajoute Mat qui travaille à la RATP depuis 14 ans, et qui évoque aussi la dégradation de ses conditions de travail.
Pour faire reconnaître la pénibilité de leurs conditions de travail
« Je travaille tous les week-ends, je peux commencer à 5h du matin, finir à 1h30 la semaine, je subis les incivilités des gens, des pickpockets ou des SDF tous les jours », détaille Mat. « C’est un métier très difficile », abonde Martial qui est conducteur de bus à Paris depuis 1995. « Nous travaillons sous un tunnel toute la journée, le transport de personnes est une grosse responsabilité, nous travaillons le week-end et les jours fériés. J’ai un métier de contraintes, j’aime mon travail, je le fais avec cœur mais je ne pourrai pas assurer la sécurité des voyageurs à 62 ou 65 ans, ma vigilance sera impactée », explique Yann qui est gestionnaire des mouvements des trains à la RATP.
Abdelhafid, conducteur de métro sur la ligne 5, et OZ, agent RATP depuis 11 ans, évoquent également « les particules fines qu’ils respirent au-delà du seuil toléré. » Morgane, conductrice de métro depuis 19 ans, parle avec colère d’un « environnement de travail pollué, de trains remplis d’amiante, des travaux qui engendrent beaucoup de poussière. » Au regard de ces conditions de travail difficiles, Jonathan, conducteur sur la ligne 11, estime mériter « sa retraite de soi-disant privilégié ». « Cette journée du 13 sera une démonstration, pour montrer à ce gouvernement que leur assurance hautaine n’est rien face à des humains qui se révoltent », prévient-il.
Pour exprimer un ras-le-bol contre le gouvernement
« Je fais grève pour la fin de Macron et son monde, pour retrouver ma dignité de salarié, pour me garantir une retraite décente à un âge où je peux encore vivre, pour mettre fin au saccage des services publics », martèle Yannick. « Ras-le-bol de ce gouvernement qui veut nous faire travailler toujours plus longtemps », lance Jésus.
« En plus d’un coup de semonce contre la réforme des retraites pour tous les secteurs privés et publics, la grève du 13 septembre est un ras-le-bol contre la politique économique et sociale du gouvernement », conclut Thierry.