Permis de conduire: Les nouvelles mesures sont testées en Haute-Garonne… et les auto-écoles freinent
SOCIETE La Haute-Garonne fait partie des cinq départements qui vont tester la plateforme d’inscriptions à l’examen. Une mesure inefficace selon les écoles de conduite
- Le gouvernement a annoncé 10 mesures pour faire baisser le coût du permis de conduire et son délai de passage.
- Une plateforme numérique pour inscrire les candidats va être expérimentée en Haute-Garonne notamment.
- Les écoles de conduite dénoncent une mesure inefficace et réclament plus d’inspecteurs pour l’examen.
Faire baisser le coût du permis de conduire de 30 % et son délai d’obtention. C’est l’objectif du gouvernement qui a annoncé le 2 mai dix mesures en ce sens. Pour moderniser l’épreuve pratique, une plateforme de réservation en ligne des places d’examen va être expérimentée pendant huit mois dans cinq départements, dont la Haute-Garonne.
Une expérimentation qui laisse sceptiques les professionnels de l'automobile, inquiets depuis plusieurs années par « l'uberisation » de leur profession. Dans le département, le permis de conduire coûte entre 1.500 et 1.800 euros avec un délai d’attente d’environ 60 jours.
Les auto-écoles dénoncent « un coup de com »
Les candidats pourront donc s’inscrire seul sur la plate-forme en candidat libre ou devront passer par leur auto-école qui les inscrira. Une mesure qui ne changera rien et qui ne réduira pas les délais pour passer l’examen, selon les auto-écoles qui pointent un « coup de com ».
« Cela va juste supprimer les postes des fonctionnaires aux préfectures qui répartissaient les places, assure Yann Thomas, patron d’une auto-école aux Minimes et président régional du Conseil national des professionnels de l'automobile. Si le nombre d’inspecteurs du permis n’augmente pas, il n’y a aucune raison d’accélérer l’obtention de l’examen. Il n’y aura pas plus de places pour les candidats ».
Manif le 20 mai à Toulouse
Les responsables d’écoles de conduite, dont 30 % d’entre eux ont mis la clef sous la porte en France en 2018, demandent depuis plusieurs années une hausse des inspecteurs pour faire passer l’examen, notamment en sollicitant d’anciens agents de l’Etat à la retraite ou des gendarmes retraités.
Pour se faire entendre du gouvernement, ils appellent à une manifestation le 20 mai à Toulouse, aux côtés des ambulanciers et des taxis.