VIDEO. Manifestations du 1er-mai: A Lille, gilets jaunes, syndicats et politiques ont convergé mais pas sur la même route
SOCIAL•La manifestation du 1er mai à Lille a réuni plusieurs chapelles qui n'ont pas forcément communié au même endroitFrançois Launay
L'essentiel
- Pour la première fois lors su défilé du 1er mai, gilets jaunes, syndicats et partis politiques ont défilé ensemble.
- Si leurs revendications se ressemblent, la manière d'y arriver diverge.
On les avait jamais vus au premier rang d’un défilé du 1er mai. Et pour cause, l’an passé, le mouvement des gilets jaunes n’existait pas encore. Mais en cinq mois, ceux qui battent le pavé tous les samedis ont bien appris les codes du bon manifestant.
Et pour ne pas passer inaperçu, rien de mieux que d’ouvrir le cortège, place habituellement réservée aux syndicats le jour de la fête du travail.
« Tant que Macron ne nous écoutera pas, on sera dans la rue »
Car la couleur du moment en France est le jaune. Comme Emile, venu des Weppes, ils étaient encore nombreux à être venus manifester avec leur gilet ce mercredi dans les rues de Lille. « Ça fait cinq mois que je suis "gilet jaune". J’ai travaillé 43 ans et je gagne 1.100 euros à la retraite. Vu que le grand débat de Macron n’a rien donné, on continue jusqu’au moment où on pourra vivre décemment. Tant qu’il ne nous écoutera pas, on sera dans la rue », assure ce retraité nordiste.
Pour que les choses bougent plus rapidement, ils sont nombreux à réclamer une convergence avec les forces syndicales et forces politiques. « Tout ce que l’on fera pour additionner ces forces, ce sera du plus pour faire aboutir nos revendications », assure Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, présent à la manifestation lilloise.
Même son de cloche chez Adrien Quatennens. « Ceux qui ne sont pas raisonnables, ce sont ceux qui sont aux manettes aujourd’hui. Ils poursuivent un modèle dont tous les indicateurs sociaux et environnementaux disent qu’on va dans le mur. Aujourd’hui, sont présents tous ceux qui portent en eux l’idéal d’un autre modèle qu’on peut construire », estime le député (LFI) de la 1re circonscription du Nord.
Dans la forme, chacun reste dans son camp
Sur le fond, les points communs semblent nombreux entre les différentes composantes du défilé lillois. Mais dans la forme, c’est un peu plus complexe. Car chacun reste dans son camp et ne se mélange pas. «Gilets jaunes», écolos, anarchistes, communistes, insoumis, syndicalistes et même sans papiers, ils ont tous défilé derrière leur propre bannière.
Une méfiance qui a pris toute sa mesure au bout d’une heure de défilé quand 200 anarchistes et «gilets jaunes» ont dévié du parcours officiel pour tenter de se rendre dans le centre-ville. Un rapide affrontement avec les CRS qui ont usé de gaz lacrymogène a suffi pour les disperser.
Pendant ce temps-là, le gros du cortège lillois fort de 1.500 personnes selon les chiffres de la police a terminé la manifestation dans le calme. A croire que si les revendications se ressemblent, les méthodes divergent. La convergence n’est pas encore une réussite.