VIDEO. Montpellier: Des policiers déguisés en «gilets jaunes» pour appréhender les casseurs

INFILTRES Des « gilets jaunes » qui interpellent d’autres « gilets jaunes » à Montpellier. La scène a été filmée et largement partagée sur les réseaux sociaux. Il s’agissait de policiers infiltrés

Jérôme Diesnis
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Les heurts ont éclaté dès 16h, place de la Comédie, lors de l'acte 19 de la manifestation des "gilets jaunes" à Montpellier.
Les heurts ont éclaté dès 16h, place de la Comédie, lors de l'acte 19 de la manifestation des "gilets jaunes" à Montpellier. — Sylvain THOMAS / AFP
  • Les services de communication de la police nationale ont reconnu « une filature au sein de la manifestation. (…) Un dispositif policier ordinaire dans le cadre d’une enquête judiciaire pour l’interpellation du présumé auteur de multiples dégradations ».
  • Montpellier est l’objet chaque samedi de scènes de violences urbaines. Du mobilier urbain y est régulièrement détruit.
  • Les syndicats de police « louent une très bonne initiative ».

Les vidéos prises samedi font le tour de la toile. On y voit des « gilets jaunes » et plusieurs civils interpeller un homme et l’emmener derrière le cordon policier. Ces « gilets jaunes » étaient en fait des fonctionnaires de police. Les services de communication de la police nationale ont reconnu « une filature au sein de la manifestation. (…) Un dispositif policier ordinaire dans le cadre d’une enquête judiciaire pour l’interpellation du présumé auteur de multiples dégradations. »

Dans un premier temps, la police nationale s’était contentée de préciser qu’en vertu de « l’article 73 du code de procédure pénale, tous les citoyens peuvent interpeller un délinquant dans le cadre du flagrant délit, et le conduire devant la police ». Une communication qui semblait évoquer l’intervention de civils.



Vidéo : Gazette Live.

Chaque samedi, des violences urbaines à Montpellier

Montpellier est l’objet chaque samedi de scènes de violences urbaines. Du mobilier urbain y est régulièrement détruit, notamment les conteneurs poubelles et les arrêts de tramway. Des véhicules ont également été incendiés. Des actions attribuées à des groupuscules d’extrême-gauche, très actifs dans la préfecture de l’Hérault. Samedi, l’acte 19 a donné lieu à de nouveaux débordements. Vingt personnes ont été interpellées et trois policiers blessés.


« A notre connaissance, cette stratégie a été mise en place samedi pour la première fois dans l’Hérault », souligne Philippe Demolin, responsable dans le département de l’Unsa-Police. « Elle était destinée à mieux cibler les casseurs et a d’ailleurs permis d’en interpeller plusieurs en flagrant délit », précise Rémy Alonso, secrétaire départemental du syndicat Alliance, à Midi LIbre.

Les syndicats de police applaudissent

Les fonctionnaires de police, parfois épaulés par les gendarmes mobiles, doivent répondre à la mobilité des casseurs, qui œuvrent par petits groupes au milieu des manifestants. « Dans ce contexte de plus en plus violent, il nous apparaît acceptable que les policiers de l’Hérault, qui travaillent tous les jours en civil, s’adaptent et essaient par tous les moyens de s’infiltrer pour interpeller au plus vite les casseurs et intervenir en toute sécurité et avec professionnalisme, reprend Philippe Demolin. S’infiltrer permet d’avoir moins de blessés parmi les manifestants en étant plus précis et en travaillant en toute sécurité pour les collègues. C’est une très bonne initiative ».

Si le port du brassard de police est obligatoire en cas de port d’arme, aucun texte n’oblige à porter des signaux distinctifs (tenue, brassard ou matricule) dans les autres cas. Ils doivent en revanche justifier de leur qualité quand ils entrent en action.