Marseille: La planète Mars part à la conquête de la Lune
ESPACE L'entreprise marseillaise la Comex est au coeur de deux projets menés par l'agence spatiale européenne pour l'exploration de la Lune
- La Comex est une entreprise crée en 1961 et spécialisée dans l’exploration marine et sous-marine, avant de s’intéresser à l’espace.
- Elle est chargée pas l’Agence spatiale européenne de travailler sur le projet d’un sas de la future station internationale en orbite autour de la Lune.
- L’entreprise travaille également sur les matériaux des combinaisons des astronautes.
Des fonds sous-marins à l’espace. La Compagnie Maritime d’Expertises (Comex) installée à Marseille participe à plusieurs projets en partenariat avec l’Agence spatiale européenne en vue des futures missions lunaires. Initialement spécialisée dans l’exploration des fonds sous-marins, l’ entreprise s’intéresse désormais à l’ exploration spatiale. Le professeur Peter Weiss est le directeur du Département Espace, avec deux principaux projets. 20 Minutes vous propulse de la planète Mars vers la Lune.
- Spécialiste de l’exploration sous-marine, la Comex se lancer à la conquête de l’espace.
Crée en 1961 par Henri Germain Delauze, la Compagnie Maritime d’Expertises s’est initialement spécialisée dans l’exploration marine et sous-marine. Elle est devenue l’une des références mondiales en termes de pétrole off-shore, tout en développant des programmes pour les plongées profondes. Elle est notamment détentrice du record mondial à -701 m réalisé dans les caissons du Centre d’Essais Hyperbares en 1992.
L’entreprise s’est ensuite orientée vers l’entraînement d’astronautes, une activité qu’elle a repris en 2012. « Nous essayons de trouver des applications transversales entre l’exploration sous-marine et spatiale. Le système du scaphandre était par exemple déjà utilisé pour la plongée, nous utilisons également ce savoir-faire pour l’espace », contextualise le professeur Peter Weiss.
- PEXTEX, la recherche de nouveaux matériaux et textiles pour les combinaisons spatiales.
Il s’agit du dernier projet en date de la Comex. L’agence spatiale européenne a attribué à la Comex et à ses partenaires, l’institut allemand DITF et le forum spatial autrichien OeWF, l’étude de nouveau matériaux et textiles pour les combinaisons spatiales le 17 janvier dernier. « L’un des problèmes identifié lors des missions Apollo est la poussière qui se trouve sur la Lune. Elle est très abrasive et s’attaque aux combinaisons spatiales. Après plusieurs sorties on a constaté une abrasion très importante. S’ils étaient allés plus loin, il y aurait pu avoir des problèmes de sécurité », explique le professeur Peter Weiss.
Cette étude vise donc à trouver des matériaux et textiles plus performant, les programmes d’explorations spatiales de l’agence spatiale européenne devraient durer plus longtemps que pour Apollo.
« On doit donc identifier des matériaux pour les futurs scaphandres. Des matériaux plus intelligents, qui pourraient par exemple se réparer eux-mêmes. Il y en a plusieurs à identifier puisque les scaphandres sont composés de plusieurs couches, une thermique, une mécanique, et ils doivent être pressurisés », détaille le professeur.
Ils seront ensuite testés par rapport à la température, les radiations ou le vide, certains matériaux peuvent se désintégrer avec le vide.
- ESPRIT, la construction d’un sas pour la future station spatiale internationale GATEWAY en orbite autour de la Lune.
Si les scaphandres doivent se montrer plus résistants, c’est que l’exploration lunaire devrait se prolonger dans le temps. L’agence spatiale internationale souhaite construire une station en orbite autour de la Lune, afin de retourner plusieurs fois à sa surface. Les astronautes resteraient ainsi plus longtemps dans l’espace. Ce projet est mené en partenariat avec Airbus.
« Cette station serait un premier camp de base au-delà de l’orbite terrestre, l’agence veut créer une sorte d’habitat. Nous sommes en charge de concevoir l’un des sas de cette station, qui s’appelle Esprit. Il s’agit d’un sas scientifique qui permettrait d’amener du matériel vers la Lune. Il dispose d’un réservoir, d’un système de propulsion, tout en étant équipé de systèmes de communication avec la Terre, et la Lune » nous apprend le professeur Peter Weiss.
Les premières maquettes devraient très prochainement être testées au sein de la Comex.