Grève du 5 février: Des milliers de Français ont défilé à l'appel des syndicats et des «gilets jaunes»
LIVE Retrouvez avec nous le déroulé de cette journée de grève nationale qui a rassemblé pour la première fois syndicats et «gilets jaunes»
L'ESSENTIEL
- La CGT organise ce mardi une «grève nationale de 24 heures» et des manifestations, auxquelles les «gilets jaunes» doivent se joindre pour la première fois.
- Ils réclament une hausse des salaires et justice fiscale, avec à ses côtés Solidaires, des syndicats FO, la France Insoumise.
- Plus de 160 manifestations sont prévues et des préavis de grève ont été déposés, notamment dans la fonction publique (DGCCRF), à la RATP ou à la SNCF.
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A VOIR
Alors que la loi anticasseurs vient d'être votée.
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté mardi à Rouen, au Havre, à Caen, à Cherbourg et à Dieppe, à l'appel des syndicats et des «gilets jaunes», réclamant plus de justice sociale et fiscale.
«C'est une vraie réussite. Les gens ont compris que c'était le moment de se mobiliser pour arrêter cette politique injuste du gouvernement et pour dénoncer la dérive autoritaire du pouvoir exécutif», a déclaré à l'AFP François Boulo, le porte-parole des «gilets jaunes» de Rouen.
A Rouen, la police a dénombré 3.200 manifestants, les organisateurs 8.000, au Havre 2.200 personnes ont défilé selon la police, 6.500 selon la CGT et à Caen, ils étaient 2.300 selon la préfecture, 5.000 selon FO.
Au moins 2.300 personnes - selon la préfecture - ont manifesté mardi à Lille à l'appel de plusieurs syndicats dont la CGT, FO, la FSU ou SUD Solidaires, largement rejoints par des «gilets jaunes».
«Les syndicats luttent depuis des années, ils ont des méthodes d'action efficace», a reconnu Alexandre Chantry, étudiant en économie très actif au sein des «gilets jaunes» lillois, espérant que cette manifestation donnera «un nouveau souffle au mouvement», qui «dure depuis trois mois et commence à fatiguer. Une assemblée générale «commune» aura lieu mardi soir pour «décider ensemble d'actions à venir.»
«C'est bien qu'il y ait la convergence des luttes, tant que les syndicats n'essaient pas de tirer la couverture à eux lors des négociations avec le gouvernement», a commenté Baptiste, quadragénaire lillois et «gilet jaune».
La manifestation parisienne, à l'appel de syndicats mais aussi des gilets jaunes qui ont pour la première fois rejoint une mobilisation syndicale après bien des réticences, a réuni 30.000 manifestants selon la CGT, 18.000 pour la préfecture de police.
Le cabinet Occurrence, mandaté par un collectif de médias dont l'AFP, a pour sa part comptabilisé 14.000 participants à ce défilé entre l'Hôtel-de-Ville et la Concorde. Lors de sa dernière mobilisation dans la capitale, le 14 décembre, la CGT avait dénombré 15.000 manifestants (6.000 selon la police) dans la capitale.
Luigi Di Maio, vice-Premier ministre italien et chef de file du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), a annoncé avoir rencontré mardi en France des responsables des «gilets jaunes». «Aujourd'hui (...) nous avons fait un saut en France et nous avons rencontré le leader des gilets jaunes Christophe Chalençon et les candidats aux élections européennes de la liste RIC d'Ingrid Levasseur», a annoncé M. Di Maio sur les réseaux sociaux.
L'Assemblée vient de voter la proposition de loi «anticasseurs» par 387 voix contre 92, alors que ce texte a suscité beaucoup de critiques d'associations, d'avocats et d'élus jusque dans les rangs d'En Marche. Retrouvez notre article sur les points qui fachent par ici.
Selon France Bleu Pays Basque, environ 250 manifestants ont bloqué le port de Bayonne.
France Bleu Pays d'Auvergne dévoile que 2 300 personnes ont marché ce mardi à l'appel des syndicats et des «gilets jaunes» selon la police, plus de 4 000 selon les organisateurs à Clermont-Ferrand.
Et les premières bombes lacrymogènes sont lancées sur le cortège à la Concorde. Tandis que les forces de l'ordre sont visés par des pavés.
Le Premier ministre recevra mercredi les partenaires sociaux pour faire le point sur le grand débat.
Le journaliste indépendant Clément Lanot dévoile sur Twitter une vidéo montrant des CRS qui foncent sur les manifestants.
Il n'est pas le seul à prévenir que des camions de CRS sont en place rue de Rivoli.
Plusieurs milliers de personnes ont commencé à défiler mardi après-midi à Paris contre la politique de l'exécutif à l'appel principalement de la CGT et avec la participation de «gilets jaunes». «Il y a beaucoup de "gilets jaunes" et c'est plutôt une bonne chose, s'est réjoui le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez. A part la couleur des gilets je ne vois pas beaucoup de différences». Le secrétaire général a également appelé à «organiser des débats dans les entreprises», car il «trouve que le patronat est ménagé» depuis le début du mouvement des «gilets jaunes».
A côté de la CGT, appelaient également à manifester Solidaires, le NPA, le PCF, la France insoumise, Attac, des organisations de jeunesse comme l'Unef, l'UNL ou la Jeunesse ouvrière.
La Préfecture de police a rappelé dans un communiqué les zones où la circulation des voitures est interdite ou réduite.
A Lyon, parmi les 4.300 manifestants selon la préfecture, environ 500 «gilets jaunes». «Cela fait trois mois qu'on est dehors et il faut aller plus loin alors on fait un pas : les syndicats ont appelé, on est là, maintenant on verra quand on appellera s'ils répondent», constate l'un d'eux, Fabrice.
A Marseille, 5.200 personnes, selon la préfecture de police, ont manifesté entre le Vieux-Port et la gare Saint-Charles. Si la CGT dominait très largement, plusieurs centaines de «gilets jaunes» étaient présents en milieu de cortège.
«Nos revendications sont identiques. Il faut être tous ensemble», témoigne Brigitte, retraitée qui perçoit une pension de 680 euros. Elle a rejoint les «gilets jaunes» à Fos-sur-Mer. «Il arrive un moment où toutes les luttes se rejoignent. Sans convergence avec les partis et les syndicats, on n'arrivera à rien», estime-t-elle.
Comme il l'a expliqué sur Twitter, le patron de La France Insoumise défile aux côtés des militants syndicalistes et «gilets jaunes».
Selon nos confrères de France 3 Bretagne, à Rennes également les «gilets jaunes», syndicalistes et étudiants se sont rejoints pour manifester. D'abord devant le Medef à Rennes, puisque le mot d'ordre de ce mardi est plus de justice sociale et de s'attaquer au patonat.
Entre 2.000 à 2.500 personnes à Caen et environ 2.200 au Havre ont manifesté mardi selon la police, à l'appel de la CGT et des «gilets jaunes», réclamant plus de justice sociale et fiscale. D'après les organisations syndicales, ils étaient 5.000 à Caen (selon FO) et 6.500 au Havre (chiffrage de la CGT).
«Enterrons les frais de scolarité», «Ils détestent le peuple», «Taxez les gros», pouvait-on lire sur des pancartes et banderoles de la manifestation à Caen où les drapeaux de «gilets jaunes» se mêlaient à ceux de la CGT, de FO, de la FSU et de SUD, a constaté une journaliste de l'AFP. Des lycéens manifestaient également, scandant «Public, privé, solidarité».
A Rouen une manifestation devait débuter vers 14h00. Mardi matin, la circulation a été perturbée par plusieurs rassemblements de manifestants CGT et «gilets jaunes» en Seine-maritime: à Saint-Étienne-du-Rouvray, Rouen, Le Havre, Gonfreville-L'Orcher, Neuville-les-Dieppe, selon la police.
«Les services publics sont en train de s'effondrer. Des policiers, des personnels de santé se suicident, rien ne va plus dans ce pays, il est temps que le gouvernement nous entende», tempète François Boulo, le porte-parole des «gilets jaunes» à Rouen, interviewé par BFMTV.
Il avait aussi appelé à la grève générale illimitée sur Twitter fin janvier.
Certains députés insoumis ont rejoint le cortège parisien, alors que depuis le 17 novembre le mouvement des « gilets jaunes » refuse la récupération politique. « Je trouve logique que les organisations syndicales soient là avec les gilets jaunes pour dire au gouvernement arrête sa politique », assure Alexis Corbière, député LFI. Qui assure que sa présence ne veut pas dire récupération politique du mouvement spontané. « Ceux qui cherchent à récupérer ce mouvement pour eux, c’est le gouvernement avec le grand débat ».
«La mobilisation est importante ce mardi, assure Philippe Martinez sur BFMTV. Et la suite? «On veut organiser des débats, reprend le patron de la CGT. On a des cahiers d'expression, il y aura d'autres mobilisations. C'est une succès qui en appellent d'autre; Quand la Tour Eiffel est fermée, c'est signe qu'il y a une importance mobilisation.»
Il critique également le grand débat national.
«Il y a besoin de débattre et de se mobiliser parce qu'on n'est pas entendu", soulève Philippe Martinez dans la manifestation parisienne. Cela fait un moment qu'on espère la convergence avec les "gilets jaunes". Il y a une appréhension, aujourd'hui dans une trentaine de départements il y a des défilés gilets jaunes, gilets rouges, je ne sais pas toutes les couleurs. Ce que j'entends c'est justice fiscale, moins de TVA, plus de services publics, avouez que ça ressemble à des revendications syndicales. Mais nous ne nous mélangeons pas avec des personnes qui tiennent des propos racistes, sexiste et homophobes, mais c'est une minorité. On a appris à se connaître.»
Qui doit rejoindre Hôtel de Ville à Concorde en passant par la rue de Rivoli.
Hôtel de Ville, Champs Elysée Clémenceau, Franklin Roosevelt, Miromesnil... Voici le détail des stations de métro fermées sur ordre de la Préfecture de police de Paris. Le détail par ici.
Selon nos confrères de La Provence, plus d'un milliers de manifestants se dirigent vers la agre Saint-Charles à Marseille.
Retrouvez l'article de notre collègue toulousaine sur la situation: les «gilets jaunes» ont organisé un barrage filtrant à la barrière de péage de Toulouse-Nord, créant d'énormes bouchons sur le périphérique toulousain.
Selon nos collègues strasbourgeois, le tram a été bloqué par des manifestants qui traversent le centre-ville.
Des organisations de jeunesse – comme l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), l’Union nationale lycéenne (UNL) ou la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) – appellent les lycéens et les étudiants à se joindre au mouvement. Pour les organisations de jeunesse, le gouvernement "n'écoute pas les jeunes" dans le cadre du grand débat. Elles rappellent leur opposition à la réforme du lycée qui "renforce plus que jamais les inégalités scolaire sur le territoire" et à l'augmentation des frais d'inscription des étudiants étrangers hors UE à l'université.
La Tour Eiffel ne pourra pas recevoir ses visiteurs dans des conditions normales, avec la grève nationale, a-t-on appris sur son site et sur Twitter.
Selon France Bleu, l'accès à l'aéroport de Nantes est bloqué par des militants CGT et des gilets jaunes. Le blocage qui a débuté à 4h a provoqué des perturbations sur le périphérique selon nos confrères.
Justice sociale, hausse du pouvoir d'achat... Mais aussi contribution du patronat. « Même si l’action des gilets jaunes sur les ronds-points est positive, le Medef est trop tranquille, tacle Philippe Martinez dans une longue interveiw à Politis. (...) Ce sont les patrons qui accordent les augmentations de salaire. Et c’est le CAC 40 qui dicte la politique sociale du pays, qui bloque les négociations sur l’assurance-chômage et qui demande, sur le dossier des retraites, que nous travaillions plus longtemps. Ce sont ces entreprises qui développent la précarité et qui payent le moins d’impôts.»
Si les TGV, Eurostar et Thalys circulent normalement, c'est plutôt sur les TER que les Français risquent de rencontrer des difficultés. Mais le site de la sncf info trafic peut vous aider à vous déplacer.
Vous l’aurez sans doute remarqué si vous avez l’immense chance d’attendre sur le quai du RER A : seulement 1 train sur 2 circule sur cet axe des transports franciliens. Mais les perturbations sont liées, non pas à la grève, mais à un acte de malveillance.
Gros mouvement social rouge et jaune ou petite manifestation sans grande conséquence? Alors que beaucoup s’interrogent sur une éventuelle convergence des luttes entre gilets jaunes et syndicats, la question de l’ampleur de la mobilisation sera importante ce mardi. Lors de la précédente mobilisation, le 14 décembre, la CGT avait dénombré 15.000 manifestants à Paris, la préfecture de police en comptant 6.000. Aucun chiffre au niveau national n’a été communiqué.
Outre les revendications sociales, certains viendront pour défendre «la liberté de manifester». Hasard du calendrier, mardi doit être votée la loi «anticasseurs», donnant la possibilité aux préfets de prononcer des interdictions de manifester, un dispositif vivement critiqué par les syndicats.
«Quand on commence à restreindre les libertés individuelles et collectives et notre droit fondamental de manifester, on est sur une route qui est dangereuse et qui évidemment pourrait s'assimiler au totalitarisme», a prévenu Philippe Martinez.
Retrouvez notre article sur les points de cette loi anticasseurs qui crispent par ici.
Plus de 160 manifestations sont prévues et des préavis de grève ont été déposés, notamment dans la fonction publique (DGCCRF), à la RATP ou à la SNCF.
Hésitant à rejoindre le mouvement, la CFDT s'est finalement désistée. «Il y avait potentiellement une liste à la Prévert et forcément une grève, ce n'était pas notre objectif», a expliqué Laurent Berger (CFDT), qui préfère participer au grand débat proposé par l'exécutif, ce que la CGT et Solidaires refusent, le jugeant «biaisé».
Le cortège parisien partira à 14 h de l’Hôtel de Ville pour se rendre place de la Concorde avec un passage rue de Rivoli.
Ces derniers jours, des personnes se revendiquant des «gilets jaunes» ont multiplié sur Tweeter des appels à rejoindre l'initiative de la CGT, de même qu'Eric Drouet, l'une des figures du mouvement.
La question de leur affluence ce mardi reste toutefois ouverte, car jusqu'à présent, en dehors de quelques très rares initiatives communes, notamment à Toulouse ou à Paris, les convergences ont tourné court.
Début de convergence ? La CGT organise ce mardi une «grève nationale de 24 heures» et des manifestations pour réclamer hausse des salaires et justice fiscale, avec à ses côtés Solidaires, des syndicats FO, la France insoumise, mais aussi des «gilets jaunes». «Il y a une trentaine de départements où il y aura des défilés jaunes et rouges», a assuré dimanche Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.
Quelque 200 à 300 « gilets jaunes » et manifestants munis de drapeaux de la CGT ont bloqué dans le calme deux des quatre entrées du marché.