Attentats du 13-Novembre: Un homme soupçonné d'être une fausse victime jugé en mars
JUSTICE Il est notamment reproché à Jean-Luc B. d’avoir escroqué à hauteur de 77.000 euros le Fonds de garantie des victimes de terrorisme
Jean-Luc B., soupçonné d’être une fausse victime des attentats du 13 novembre 2015, sera jugé le 12 mars, après le renvoi vendredi de son procès pour escroquerie et détention frauduleuse de faux documents par le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne). Cet homme de 29 ans, qui comparaissait à l’issue de sa garde à vue, a été placé en détention provisoire dans l’attente de son procès, renvoyé au 12 mars. Ce renvoi a été fait à l’initiative de la cour, qui a réclamé davantage de temps pour étudier le dossier.
Il est notamment reproché à Jean-Luc B. d’avoir escroqué à hauteur de 77.000 euros le Fonds de garantie des victimes de terrorisme et autres infractions pénales (FGTI) entre janvier 2016 et janvier 2019. Il était inscrit sur la « Liste unique des victimes », ce qui lui avait ouvert des droits à l’indemnisation.
Un « faux billet » de concert
Après les attaques djihadistes qui ont fait 130 morts le 13 novembre 2015, il avait déclaré se trouver avec deux de ses amis au Bataclan, ce que l’enquête a démenti. Le billet de concert qu’il avait présenté afin d’obtenir le statut de victime était en réalité « un faux billet ». Il lui est également reproché d’avoir escroqué la caisse d’assurance maladie du Val-de-Marne.
« Je m’en veux, j’ai fait ça sur un coup de tête, je suis prêt à rembourser toutes les sommes », a-t-il déclaré laconiquement à la barre, demandant « pardon à toutes les victimes ».
Condamné à plusieurs reprises
Sans emploi et actuellement en formation boulangerie, Jean-Luc B. a été condamné à plusieurs reprises par la justice dont une fois pour une agression sexuelle en 2007. « J’ai un projet, construire ma propre boulangerie, je veux prendre un nouveau départ », a-t-il plaidé, réaffirmant ses excuses aux victimes des attentats.
« Life for Paris a une nouvelle fois démasqué une fausse victime, l’enquête de police a confirmé nos soupçons nourris depuis plus d’un an et demi. Nous nous battrons sans relâche contre les escrocs qui parasitent notre reconstruction », s’est félicitée auprès de l’AFP l’association qui s’est portée partie civile aux côtés du FGTI.
Au total, une quinzaine de personnes ont déjà été condamnées pour tentative d’escroquerie ou escroquerie liées aux attentats de 2015.