VIDEO. «Gilets jaunes»: Les blocages continuent sur les autoroutes et les dépôts de carburant

BLOCAGE Ce samedi, journée phare de la mobilisation, près de 290.000 « gilets jaunes » sur plus de 2.000 sites avaient été recensés…

20 Minutes avec AFP
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Des gilets jaunes bloquent le pont d'Aquitaine, près de Bordeaux, le 19 novembre 2018.
Des gilets jaunes bloquent le pont d'Aquitaine, près de Bordeaux, le 19 novembre 2018. — UGO AMEZ/SIPA

Si le nombre de manifestants a baissé par rapport à ce week-end, la colère des « gilets jaunes » n’est pas encore retombée. Les opérations de blocage se poursuivent mardi matin, principalement sur les autoroutes et les dépôts pétroliers, le ministre de l'Intérieur prévenant toutefois que les forces de l'ordre procèderont à des déblocages «dans les heures qui viennent».

Lundi soir, Christophe Castaner a appelé au respect du principe de la libre circulation et averti que les déblocages menés par les autorités allaient «se poursuivre dans les heures qui viennent». Il a demandé aux préfets et forces de l'ordre de «veiller à dégager systématiquement, mais méthodiquement, sans confrontation, les dépôts pétroliers et les sites sensibles».

Les mobilisations s'étaient poursuivies lundi, pour la troisième journée consécutive de blocage, quelque 27.000 manifestants se rassemblant selon un comptage du ministère de l'Intérieur sur 350 points de blocage, ciblant principalement des autoroutes mais aussi des dépôts pétroliers.

Au cours du week-end, endeuillé par la mort d’une femme « gilet jaune » percutée par une automobiliste, 183 personnes ont été placées en garde à vue, 511 ont été blessées dont 17 grièvement.

Des opérations escargots et péages gratuits

Alors que de nombreux points de rassemblements, péages, stations-service, entrées des autoroutes ou centres commerciaux, avaient été évacués dans la matinée, ce lundi, par les forces de l’ordre, certains « gilets jaunes » ont réinvesti les lieux dans l’après-midi. Plusieurs dépôts pétroliers sont désormais ciblés par les frondeurs, notamment à Port-la-Nouvelle (Aude), Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), Frontignan (Hérault), Portes-lès-Valence (Drôme) et Valenciennes (Nord). Des blocages confirmés par le groupe Total, notamment dans le sud et l’ouest.

Les actions se sont poursuivies un peu partout en France, avec des opérations escargot notamment en Seine-Maritime et dans la Sarthe, ou des barrages filtrants vers Bourges, Vierzon, Romorantin, Laval ou Gaillac (Tarn). De longues files d’attente de poids lourds se formaient aux abords des péages ou des bretelles d’entrée ou de sortie d’autoroute. Sur l’A13, à l’ouest de Paris, une opération péage gratuit était en cours lundi après-midi.

Des forces de l’ordre mobilisées sur chaque blocage

Plusieurs organisations patronales ont mis en garde les « gilets jaunes » contre « un blocage de l’économie », estimant que « l’exaspération » des manifestants ne devait pas conduire à « pénaliser » les entreprises. Droite et gauche ont critiqué, de leur côté, un exécutif inflexible après les propos du Premier ministre Edouard Philippe la veille assurant qu’il tiendrait « le cap », tout en affirmant avoir entendu la « colère » et la « souffrance » des manifestants.

A l’initiative de ce mouvement protéiforme et sans leader identifié, des membres de la société civile qui ont appelé sur les réseaux sociaux à des actions contre la hausse du prix des carburants. Les motifs de griefs se sont ensuite élargis à une dénonciation plus globale de la politique du gouvernement en matière de taxation et de la baisse du pouvoir d’achat. Alors que plusieurs préfectures continuent à faire état de blessés légers, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a rappelé que les forces de l’ordre devaient « intervenir à chaque fois que des axes structurants sont bloqués ou qu’il y [avait] des violences ».