Le ministre de l'Agriculture demande la suspension immédiate d'activité d'un abattoir de l'Indre
MALTRAITANCE ANIMALE Cette décision fait suite à la diffusion par l'association L214 de vidéos montrant des actes de maltraitance...
Le préfet de l'Indre a ordonné samedi la suspension provisoire et immédiate de l’activité d' un abattoir du département, à la demande du ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, qui a dénoncé dans un communiqué les « pratiques inacceptables » de l’établissement.
Cette décision suit la diffusion par l'association L214 de vidéos montrant des actes de maltraitance des animaux au sein de l’abattoir communal du Boischaut, abattoir public géré par la communauté de communes du Pays de La Châtre-Sainte-Sévère. Des « actes intolérables » selon le ministre, qui a également mandaté la Brigade nationale d’enquête vétérinaire pour diligenter une enquête administrative. « Sur la base des conclusions, des décisions appropriées seront ensuite prises », est-il précisé dans le communiqué du ministre.
17.000 animaux abattus par an
L’association L214, qui milite pour un meilleur traitement des animaux élevés et abattus pour la consommation, explique sur son site avoir filmé entre fin août et début septembre des scènes de maltraitance des animaux dans cet abattoir, certifié bio et qui abat quelque 17.000 animaux chaque année. L’établissement, situé dans la commune de Lacs, emploie 17 salariés.
François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, a réagi en condamnant « fermement les pratiques cruelles, inadmissibles en France en 2018 ». « Les inspections et audits ne suffisent plus, il faut maintenant contrôler les abattoirs en continu pour mise aux normes et éradication de ces pratiques », a affirmé le ministre écologiste dans une déclaration transmise à l’AFP.
Des problèmes signalés en 2016
L214, qui porte plainte auprès du procureur de la République de Châteauroux pour maltraitance et sévices graves, dénonce aussi « les carences des services vétérinaires qui permettent la persistance de ces actes ». Elle affirme qu’en 2016, « un rapport avait relevé des points de non-conformité majeurs » à la réglementation, dans cet établissement.
L’association a aussi appelé les groupes de distribution Système U et Carrefour, qui commercialisent de la viande issue de cet abattoir, à « cesser immédiatement de s’approvisionner auprès de celui-ci ». Le distributeur Carrefour a assuré samedi à l’AFP, par téléphone, qu’il ne s’approvisionnerait plus chez ce fournisseur.