Nantes: Avec ses nouveautés tous les jours, la première recyclerie du centre-ville fait un carton
REEMPLOI Le Grand magasin a ouvert ses portes près de la cathédrale, il y a six mois...
- Depuis le mois d'avril, l'association Stations Services a ouvert une boutique en centre-ville de Nantes.
- De plus en plus d'habitués s'y rendent, parfois plusieurs fois par semaine, à la recherche de «pépites»
Elle fait figure d’ovni, à deux pas des grandes enseignes ou marques de créateurs du quartier Bouffay, à Nantes. « Le Grand magasin », cette drôle de petite boutique de 45 m2 de la rue de l’Eveché, face à la cathédrale, n’a pourtant pas à rougir. Ouverte il y a six mois, du mardi au samedi, elle attire tous les jours une ribambelle de Nantais curieux et de plus en plus d’habitués, à la recherche de « pépites ».
Alors qu’on apprend ce mercredi que le recyclage des déchets progresse en France, « Grand magasin » est la première recyclerie du centre-ville de Nantes. Dans les rayons, entassés, les milliers de jouets, petits meubles, tasses en porcelaine, accessoires de déco, boîtes d’allumettes, paire de roller ou autre piano (en plutôt bon état) attendent de vivre une deuxième vie. Car aussi incroyable que cela puisse paraître, ils proviennent tous d’un seul et même endroit, l’écopoint de la rue d’Auvours, ouvert par la ville de Nantes l’an dernier pour les particuliers désireux de se débarrasser de divers objets.
Certains objets vendus en une heure
« Nous avons eu l’autorisation de nous y rendre trois fois par semaine, et nous repartons à chaque fois très chargés, détaille Patrick, l’un des 11 salariés de l’association Stations services, vendeur à la boutique. Nous avons 20 tonnes de marchandises stockées dans un local, ce qui nous permet de renouveler les objets du magasin presque tous les jours ». Un sac de 20 litres rempli de bijoux fantaisie, ce qui marche le mieux, a par exemple été ramené la semaine dernière. Mais attention, les objets partent de plus en plus vite, « d’à peine quelques heures à une semaine ».
Si les plus belles pièces sont affichées sur les réseaux sociaux (comme récemment un violon, une table en formica, des lampes art déco…) impossible de savoir de quoi le reste du magasin est fait. Situation géographique et petits prix aidants, le bouche à oreille fonctionne. « J’adore m’arrêter ici, au moins une fois par semaine, car le magasin n’a jamais la même tête, sourit Lili, 46 ans. Il y a des petits trésors comme cette vieille machine à coudre que j’ai acheté en déco. Les DVD ou les livres à 2€, ça permet d’avoir des petits coups de coeur pour pas cher. Il y a déjà assez de biens sur la planète pour ne pas avoir besoin de racheter du neuf ! »
S’équiper à pas cher
Pour l’équipe, qui projette déjà d’ouvrir une nouvelle boutique, le pari est donc réussi. « Les gens jouent le jeu, ils ont compris que l’on n’était pas des brocanteurs et qu’en plus, ils font vivre le recyclage en achetant quelque chose ici, assure Patrick. Pour beaucoup de clients, ces objets leur rappellent des souvenirs, pour d’autres, ils leur permettent de s’équiper à pas cher. Et même ceux qui peuvent sembler moches trouvent preneurs ! »
Il faut dire que l’achat en ressourceries progresse depuis quelques années à Nantes, avec une dizaine de structures sur la métropole (La ressourcerie de l’île, l’atelier du Retz emploi…). Mais ces dernières, qui proposent des horaires réduits, sont aussi parfois jugées difficiles d’accès.