Journée sans achats: « Le but est de rappeler que c'est le consommateur qui a le pouvoir »

VOUS TEMOIGNEZ Une journée sans achats pourquoi pas, à condition que cela débouche sur une réflexion plus globale sur le rôle des consommateurs dans notre société de consommation, témoignent des internautes de 20 Minutes...

Nils Wilcke
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Les organisateurs de la «Journée sans achat» veulent inciter les consommateurs à ne rien acheter ce jour-là.
Les organisateurs de la «Journée sans achat» veulent inciter les consommateurs à ne rien acheter ce jour-là. — SEBASTIEN SALOM GOMIS/SIPA

« Le boycott reviendrait à rendre coupable les distributeurs (petits et grands) alors que le problème vient des consommateurs eux-mêmes », lance Eleonore-Louise. « C’est une excellente idée, on meurt de notre société de consommation », rétorque Jean-Pierre. C’est peu dire que notre appel à témoignages autour de la « journée sans achats » divise les internautes de 20 Minutes.

« Pourquoi ne pas retourner à l’âge de pierre, aussi ? »

Initié par Boycott citoyen et i-boycott.org, ces militants ont décidé d’agir là où ils ont du pouvoir : La consommation. Ils appellent à boycotter les commerces ce lundi 1er octobre et à ne rien acheter pour frapper les décideurs au portefeuille. Il y a celles et ceux que l’initiative rebute. « Pourquoi ne pas retourner à l’âge de pierre, aussi ?, demande Ruddy. J’aime consommer et je travaille pour ça ». « Pensez aux salariés qui comme moi bossent dans le commerce, s’indigne Estelle. Pensez aussi à ceux qui ont de misérables primes et qui peuvent augmenter un peu leur salaire ».

Pour d’autres, cette « journée sans achat » est au contraire une bonne idée. Isabelle est d’accord pour ne rien acheter ce 1er octobre. D’ailleurs, elle a déjà réduit ses achats au jour le jour : elle achète moins notamment moins d’habits. Gary, fonctionnaire dans le Val-de-Marne, participe à cette action pour « lutter contre la pollution et le gaspillage », bref, pour « vivre mieux ».

« Il faut tuer la surconsommation »

Lutter contre la surconsommation au quotidien, cela passe par changer ses habitudes de tous les jours. Par exemple, Gary « conserve toutes les boîtes plastiques de glace ». Il s’en sert « pour ranger des objets », nettoyer ses pinceaux « quand il fait de la peinture », transporter son repas du midi ou encore ranger de la nourriture achetée en vrac. Une démarche anti-gaspi adoptée aussi par d’autres internautes qui multiplient les initiatives : jardins ouvriers, coopératives alimentaires, braderies…

Pour beaucoup, ce type de manifestations s’inscrit dans une réflexion plus large sur leur rôle dans notre société de consommation. « Ce n’est pas une "journée sans achat" qu’il faut faire, argumente Frédéric. C’est "une vie en maîtrisant sa consommation… Juste le nécessaire pour tuer la surconsommation ». « C’est tous les jours qu’il faut arrêter de surconsommer et d’essayer de faire vivre l’artisanat français, acquiesce Céléna. Il n’y a pas que le système à revoir mais la mentalité des Français aussi ».

« Il faut prouver que nous sommes solidaires pour nous opposer à toutes les dérives actuelles… Celles des gouvernants et du grand patronat qui les dirige », avance Dominique. « Le but n’est pas de faire des économies, insiste Romane. Mais de montrer qu’en tant que consommateur, nous avons le pouvoir. Nous pouvons choisir d’acheter ou de ne pas acheter ». Un consommateur averti en vaut deux.