Canicule: En prison, «le système D» des détenus pour lutter contre la chaleur
CANICULE En attendant le rafraîchissement attendu mercredi en France, les détenus tentent tant bien que mal d'affronter la canicule dans des cellules bondées, à l'aide de solutions de fortune...
La canicule estivale n’en finit plus d'accabler une partie de l'Europe. En France, elle est particulièrement difficile à supporter pour certaines populations, comme les personnes âgées, les sans-abri… ou les détenus.
En attendant le rafraîchissement attendu un peu partout dans l'Hexagone mercredi, nombre d’entre eux recourent tant bien que mal au « système D » pour se rafraîchir dans des cellules souvent surpeuplées – jusqu’à quatre personne dans 9m², avec seulement trois douches par semaine.
« Pas de courant d’air »
« La cellule est en plein cagnard toute la journée, il n’y a qu’une seule fenêtre donc pas de courant d’air. […] Il n’en peut plus. Ils n’ont droit qu’à trois douches par semaine. Je ne vous dis pas comment ça doit puer dans la cellule » rapporte ainsi à l’AFP Muriel (son prénom a été modifié), qui rend visite tous les mercredis à son fils de 24 ans incarcéré à la maison d’arrêt d’Evreux (Eure).
Dans certains établissements, comme la prison de Fresnes, surplombée d’une verrière, la situation s’aggrave en hauteur. Un surveillant explique ainsi : « Plus on monte dans les étages, plus il fait chaud. Au 3ème ou 4ème, c’est vraiment insupportable : 38 degrés l’autre jour selon la montre d’un collègue. »
Draps mouillés, « piscine » artificielle…
Pour supporter au mieux la chaleur, les détenus qui en ont les moyens s’achètent ainsi un ventilateur, quand d’autres recourent au système D, détaillé par François Korber, de l’association de défense des détenus Robin des Lois : « On trempe les draps dans le lavabo, on les essore au-dessus de la tête, ça fait un peu comme une douche. »
D’autres solutions de fortune consistent à retourner une table, à entourer ses pieds de film plastique et à verser de l’eau avec une casserole pour simuler une piscine.
Les détenus qui recouvrent leur fenêtre d’un drap mouillé s’exposent toutefois à des tensions accrues avec les surveillants, appelés à une vigilance accrue contre les tentatives de suicide. Une tâche forcément compliquée lorsque les détenus contreviennent au règlement en masquant les barreaux d’une cellule, à la recherche d’un peu de fraîcheur.