VIDEO. L'ETA annonce sa dissolution et la fin de ses activités politiques

PAYS BASQUE L’ETA a confirmé dans un communiqué avoir « dissous » toutes ses structures, après une lettre publiée mercredi par un quotidien espagnol...

L.Br. avec AFP
— 
Des policiers du RAID ont participé à une opération contre l'organisation séparatiste basque ETA le 16 décembre 2016, dans les Pyrénées-Atlantiques.
Des policiers du RAID ont participé à une opération contre l'organisation séparatiste basque ETA le 16 décembre 2016, dans les Pyrénées-Atlantiques. — Bob Edme/AP/SIPA

Dans une lettre datée du 16 avril, publiée ce mercredi dans le journal El Diario, l’ETA (« Euskadi Ta Askatasuna ») avait annoncé avoir « dissous toutes ses structures » et « mis fin à son initiative politique ». Jeudi, plusieurs médias espanols ont publié un communiqué qui reprend les mêmes termes. 


« L’ETA a décidé de mettre fin à son cycle historique et à sa fonction, mettant un terme à son parcours. En conséquence, l’ETA a dissous complètement toutes ses structures et considère son initiative politique terminée », affirmait cette lettre écrite en basque et portant l’emblème de l’organisation, un serpent enroulé autour d’une hache.

C’est la fin d’un processus amorcé depuis quelques mois. Le 20 avril dernier, l’organisation basque ETA avait demandé « pardon » à ses victimes. « Nous sommes conscients d’avoir provoqué durant cette longue période de lutte armée beaucoup de douleur et des dommages irréparables », écrit l’ETA dans un communiqué historique pour l’Espagne.

Une conférence internationale

« Nous voulons manifester notre respect aux morts, aux blessés et aux victimes des actions de l’ETA (…) Nous le regrettons sincèrement », poursuit l’organisation dans ce texte publié presque 60 ans après sa création en 1959.

Etape majeure vers la paix, l’ETA a également livré le 8 avril aux autorités françaises une liste de huit caches d’armes dans les Pyrénées-Atlantiques. Une conférence internationale, « primordiale » pour le processus de paix au Pays Basque, doit se tenir le 4 mai près de Bayonne, selon l’un des médiateurs internationaux de ce conflit vieux de 60 ans.

Beaucoup de victimes ne sont pas prêtes à pardonner

Fondée en 1959 sous la dictature de Francisco Franco, l'ETA a fait au moins 829 morts dans une campagne d'assassinats et d'attentats à la bombe en Espagne et en France, au nom de l'indépendance de « Euskal Herria », le Pays basque espagnol et français et la Navarre.

Décimée par les arrestations de ses chefs, rejetée par la population, l'organisation classée comme terroriste par l'Union européenne avait déjà renoncé à la violence en 2011 et livré ses armes l'année dernière. Beaucoup de victimes de l'ETA ne sont pas prêtes à pardonner le sang versé pendant les années de plomb. Dans une conférence de presse à Saint-Sébastien, la ville basque qui a connu le plus d'attentats, le Collectif des victimes du terrorisme (Covite) a exigé que l'ETA condamne la terreur et cesse de rendre des hommages publics à ses militants quand ils sortent de prison. Il attend aussi qu'elle fasse la lumière sur 358 crimes encore inexpliqués.