Edouard Philippe annonce un plan pour lutter contre les contenus racistes et antisémites sur Internet
INSULTES Le gouvernement lance une mission sur le sujet, en attendant un plan européen promis par Emmanuel Macron…
Le gouvernement affiche sa volonté de mettre un terme aux contenus offensants et illégaux sur internet. La loi française devrait être modifiée afin de « renforcer les obligations » de détection, de signalement et de suppression de contenus illicites sur internet, a annoncé Edouard Philippe ce lundi.
C’est un « torrent de boue » contre lequel il faut lutter, a déclaré Edouard Philippe lors de la présentation du plan de lutte du gouvernement contre le racisme et l'antisémitisme. Le gouvernement veut s’attaquer aux contenus haineux publiés sur internet. Comme annoncé par Emmanuel Macron début mars, la France va « se battre » pour un projet législatif au niveau européen contraignant les opérateurs du Net, et notamment les réseaux sociaux, à retirer très rapidement ces contenus. En attendant ce plan européen, c’est la loi française qui va être modifiée, a confirmé Edouard Philippe.
Fermeture de comptes et amendes
Annoncé depuis des mois, ce deuxième plan (2018-2020) fait suite à un premier dispositif lancé dans un contexte de déferlement d’actes antisémites et antimusulmans après les attentats de janvier 2015. « On ne me fera jamais croire que les réseaux sociaux seraient des espaces hors-sol. Pour moi, tout ce qui est publié et diffusé en France, est publié et diffusé en France. Et doit donc répondre aux lois de la République », a souligné Edouard Philippe.
Cette mission est confiée à l’enseignant franco-algérien Karim Amellal, à la députée LREM Laetitia Avia et au vice-président du Conseil représentatif des institutions juives de France Gil Taïeb. Pistes envisagées : de lourdes amendes, comme en Allemagne, contre les réseaux sociaux qui ne retirent pas des propos haineux sous 24 heures, la « fermeture des comptes ayant diffusé de manière massive et répétée » des messages de haine. Ou encore « l’enquête sous pseudonyme » de cyber-enquêteurs sur les espaces de discussion en ligne. La possibilité de permettre à un plaignant de qualifier lui-même le mobile raciste ou antisémite de son agression, comme au Royaume-Uni, va aussi être étudiée.