FN: Des ex-assistants auraient été intimidés après des accusations de harcèlement sexuel visant Bruno Bilde

PAROLE Bruno Bilde, élu du Pas-de-Calais, est accusé par plusieurs anciens assistants parlementaires de harcèlement sexuel. Le quotidien «Libération» évoque des tentatives d'intimidations visant les jeunes hommes...

A.-L.B.
Le député FN Bruno Bilde dans son local de permanence à Lievin, Pas-de-Calais, le 22 décembre 2017
Le député FN Bruno Bilde dans son local de permanence à Lievin, Pas-de-Calais, le 22 décembre 2017 — Sarah ALCALAY/SIPA
  • Bruno Bilde, élu du Pas-de-Calais, est accusé par plusieurs anciens assistants parlementaires de harcèlement sexuel, rappelle ce dimanche Libération.
  • Le quotidien évoque des tentatives, au sein du parti, pour étouffer les accusations et intimider les jeunes hommes.

Bruno Bilde, élu du Pas-de-Calais, est accusé par plusieurs anciens assistants parlementaires de harcèlement sexuel, rappelle ce dimanche Libération. Le quotidien évoque des tentatives, au sein du parti, pour intimider les jeunes hommes.

Bruno Bilde, 41 ans, affiche un CV flatteur au FN. Député depuis les législatives de juin 2017, le fils de la députée européenne Dominique Bilde est « conseiller spécial » de Marine Le Pen depuis des années, après en avoir été son chef de cabinet. Il est par ailleurs proche de Steeve Briois, secrétaire général du FN et maire de Hénin-Beaumont, fief frontiste dans le Pas-de-Calais.

« Cela n’est pas une catastrophe ! »

Les accusations commencent en novembre 2017, dans la foulée de l’affaire Weinstein, quand deux anciens assistants parlementaires accusent Bruno Bilde. Dans un documentaire diffusé Sur France 5, Mickaël raconte : « la première chose que [Bruno Bilde] il m’a dite [en septembre 2011], c’est : "Tu as un beau cul." Pas "bonjour", ni rien. Je ne l’avais jamais vu de ma vie, il ne savait même pas qui j’étais ». Des « commentaires graveleux » et des « mains aux fesses » qu’un autre jeune homme, Alexandre, aurait lui aussi subis.

Cette interview télé aurait fait réagir au Front national. Selon Libération, plusieurs membres du parti auraient tenté de faire pression sur Alexandre : « Cette déclaration va faire plus de mal que de bien. Une tape sur le ventre, un massage d’épaules, ça n’est pas une catastrophe ! » lui aurait écrit un frontiste.

« Des philippotistes » cherchant à « se venger »

Un compte Twitter anonyme aurait ensuite publié une fiche de paie de Mickaël, datant de l’époque où il travaillait au Parlement, accompagné de : « Tu gagnais 5.000 euros et tu connaissais ou tu aurais dû connaître les conditions avant d’accepter. » « Comment cette fiche de paye est-elle sortie du bureau de la RH du FN ? », s’interroge le quotidien qui souligne que Bruno Bilde nie toutes les accusations le concernant.

Le député juge auprès du journal que les deux jeunes hommes qui ont parlé seraient « des philippotistes » cherchant à « se venger ». L’un serait qualifié de « fou » et de « mythomane au dernier degré » quand l’autre serait « antisémite ».

Un troisième jeune homme, Quentin, a évoqué auprès du quotidien des « gestes répétés, de massages sous couvert de "camaraderie" » [de la part de Bruno Bilde]. Ou des mains « passées sous la chemise, sur le ventre », parce qu’on « fait un régime ». L’ancien assistant parlementaire n’en aurait pas parlé à sa hiérarchie, de peur de montrer sa « réprobation ». Des proches de Bruno Bilde ont répondu au quotidien que c’étaient des « mensonges ».

Les jeunes hommes auraient commencé à « constituer un dossier », mais seraient lassés des réactions après leurs témoignages, conscients enfin de la difficulté à prouver le harcèlement.