Attentat sur les Champs-Elysées: Le père du tueur de Xavier Jugelé condamné pour apologie du terrorisme

TERRORISME Salah Cheurfi a aussi été condamné pour conduite en état d'ivresse...

20 Minutes avec AFP
Les policiers bloquent l'accès aux Champs-Elysées, le 20 avril 2017, après l'attaque qui a coûté la vie à un policier.
Les policiers bloquent l'accès aux Champs-Elysées, le 20 avril 2017, après l'attaque qui a coûté la vie à un policier. — THOMAS SAMSON / AFP

Le père de Karim Cheurfi, qui avait tué le policier Xavier Jugelé sur les Champs-Elysées en avril 2017, a été condamné jeudi à Bobigny à 18 mois de prison dont 12 avec sursis pour apologie du terrorisme. Jugé en comparution immédiate, Salah Cheurfi, 66 ans, avait tenu le 3 janvier devant des policiers des propos donnant raison à son fils et menacé de mort les fonctionnaires. Le parquet avait requis dix mois de prison et son incarcération immédiate.

Le 20 avril, trois jours avant le premier tour de la présidentielle, Karim Cheurfi, 39 ans, avait tué Xavier Jugelé de deux balles dans la tête. Il a aussi blessé deux autres agents et une passante allemande, avant d’être abattu.

Aussi condamné pour conduite en état d’ivresse

Jeudi, le tribunal de Bobigny l’a aussi condamné pour conduite en état d’ivresse. Il avait été interpellé mercredi au petit matin à Gagny (Seine-Saint-Denis), alors qu’il roulait tous feux éteints. Arrivés à sa hauteur, les policiers avaient senti une forte odeur d’alcool se dégager de l’habitacle. Salah Cheurfi avait été incapable de souffler dans l’éthylotest.

Six heures plus tard, un taux d’alcool de 0.38 mg par litre d’air expiré avait été relevé chez lui. C’est notamment sur le chemin du commissariat qu’il a tenu les paroles qui lui valent d’être condamné.

Pour la procureure, l’alcool n’est pas le facteur déclenchant

A l’audience, ce petit homme, cheveux poivre et sel, a reconnu ses propos, mais a assuré ne pas s’en souvenir. Il les a mis sur le compte de ses problèmes avec l’alcool et a évoqué sa difficulté à faire le deuil de son fils. « Je ne suis pas méchant, je ne suis pas un assassin », a-t-il dit. « Ce n’est que des mots ».

« Non, ce ne sont pas que des mots », a rétorqué la procureure dans ses réquisitions. « L’apologie du terrorisme est un délit » susceptible de « créer un climat favorable à la commission d’une infraction », a-t-elle rappelé, ajoutant « ne pas croire que l’alcool soit le facteur déclenchant » de ce délit.

Pour Vinciane de Sigy, l’avocate du mari de Xavier Jugelé, Etienne Cardiles, partie civile au procès, les propos de Salah Cheurfi, réitérés, à « l’effet dévastateur » pour M. Cardiles, « montrent l’adhésion de la famille entière à l’idéologie terroriste ».