Toulouse: La chasse au trésor arrêtée sur fond de polémique

SOCIETE Après de nombreux rebondissements, la chasse au trésor a été arrêtée. Son organisateur a fermé la page Facebook et de nombreux sites où il apparaissait et fait l’objet de vives critiques…

Béatrice Colin
Le site du jeu consistait à rechercher des cartes d'une valeur de 1.000 euros a été mis en berne.
Le site du jeu consistait à rechercher des cartes d'une valeur de 1.000 euros a été mis en berne. — A. GELEBART / 20 MINUTES
  • L’organisateur du jeu SpeedCashcache, qui consistait à trouver 10 cartes d’une valeur de 1.000 euros a supprimé plusieurs de ses comptes, notamment Positive Network, en lien avec le mouvement des « enfants indigo ».
  • Plusieurs joueurs inscrits pour participer dénoncent « une arnaque ».

Après l’euphorie, la désillusion, voire pire. Il y a un mois, la société SpeedCashcache annonçait le lancement d’un jeu plein de promesses sonnantes et trébuchantes : retrouver 10 cartes d’une valeur de 1.000 euros cachées dans les rues de la Ville rose. Après plusieurs jours de teasing, l’un de ses organisateurs toulousains, Pierre Billard, donnait officiellement le top départ le 16 novembre.

Liens avec un mouvement sectaire ?

Ce dernier indiquait qu’il récupérerait avec son associé la mise de départ grâce aux dividendes générés par la publicité sur le site Internet où se trouvaient les indices. Après un arrêt momentané la semaine dernière à cause de « tricheurs », le jeu a finalement été complètement interrompu ce mercredi.

Entre-temps, France 3 Occitanie révélait dans un article que Pierre Billard serait le fondateur de « Positive Network », un réseau social pour aider les « enfants indigos »… une croyance qui fait l’objet d’une mise en garde de la part de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.


L’organisateur du jeu s’est défendu d’être un partisan du mouvement ufologique Kryeon, indiquant qu’il n’était que le Webmaster de la page et qu’il s’agirait d’une « maladresse » de sa part.

Une capture d'écran d'un post évoquant Positive Network.
Une capture d'écran d'un post évoquant Positive Network. - Capture écran

Même si certains posts qui sont encore présents sur Internet laissent penser le contraire.

Post de Pierre Billard sur un site évoquant la création de Positive Network.
Post de Pierre Billard sur un site évoquant la création de Positive Network. - Capture écran

Car depuis une semaine, un grand ménage a été fait sur Internet. Le site Positive Network a été fermé, tout comme le compte Twitter. Et aujourd’hui, le site SpeedCashcache est réduit à son strict minimum, la page Facebook a été fermée.

Vague de critiques des joueurs

Dans un communiqué, publié puis retiré, mais toujours accessible, l’organisateur de Speed Cashcache critique les journalistes. Dans un jeu de questions-réponses, il indique que l’argent n’ira « tout simplement en aucun cas » à une secte et qu’il a décidé de vendre « une partie seulement de Speed-CashCache » et de se retirer « de Speed-CashCache afin de [se] concentrer sur un projet encore plus novateur et encore plus utile », constatant de lui-même que l’édition « a tourné au vinaigre ».

Un constat amer relayé par de nombreux joueurs sur les 53.000 qui s’étaient inscrits en ligne qui se sentent floués. Certains ont décidé de répliquer en montant des groupes Facebook ou des pages de discussion évoquant «une arnaque» de la part de l’organisateur.

Certains se demandent même si les cartes ont été cachées. L’organisateur indique que sept des dix cartes ont été trouvées et que les gagnants toucheront bien leur gain. Un des joueurs nous a confirmé avoir trouvé une carte, « après des heures de recherche ». Pour lui l’argent importe peu, c’était surtout la chasse au trésor qui l’a motivé. Un avis qui est loin d’être partagé par tous. Sollicité par 20 Minutes, Pierre Billard n’a pas donné suite.