Assaut de Saint-Denis: Cinq sinistrés vont être relogés provisoirement dans un hôtel de Bobigny
ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE Parmi eux se trouve Messaoudi Laïd, 62 ans, qui dormait dans une voiture depuis deux mois...
Ils avaient dormi dans des tentes dans la nuit de vendredi à samedi au pied de leur ancien logement pour faire savoir qu'ils se sentaient « abandonnés ». Cinq sinistrés de l’immeuble de Saint-Denis, détruit lors de l’assaut antiterroriste contre les djihadistes du 13-Novembre, ont obtenu d’être réintégrés dans le dispositif d’hébergement d’urgence.
Ces cinq personnes, qui avaient rejoint un gymnase proche de l’Elysée occupé par l’association Droit au logement (Dal) après leur coup de gueule, ont reçu des « propositions d’hébergement » à l’issue d’une réunion entre la préfecture et des représentants de l’association des anciens résidents.
« On va avoir quelque chose de chauffé »
Selon le Dal, les cinq personnes bénéficient de chambres dans un hôtel de Bobigny. Parmi elles se trouvent Messaoudi Laïd, 62 ans, qui dormait dans une voiture depuis deux mois, ou Mohammad Al Gazar, 30 ans, qui était hébergé chez des amis.
« J’espère que nous passerons cet hiver au chaud, c’est très important pour nous. Ça fait deux mois que nous vivons dehors. On va avoir quelque chose de chauffé », s’est réjoui Messaoudi Laïd, tout en disant espérer à terme « un toit définitif ».
106.000 demandes de logements sociaux en attente de traitement
« Nous leur avons expliqué que comme ils n’avaient pas de ressources, ils ne pouvaient pas être logés de manière pérenne mais qu’ils seraient accompagnés car l’objectif ce n’est pas qu’ils restent éternellement dans des hôtels », a indiqué Fadela Benrabia, la préfète déléguée à l’Egalité des chances en Seine-Saint-Denis.
La représentante de l’Etat a également rappelé que la situation du logement était particulièrement tendue en Seine-Saint-Denis où « il y a 106.000 demandes de logements sociaux, dont 9.000 dossiers Dalo [droit au logement opposable, soit des demandes prioritaires], étaient en attente de traitement pour 13.000 attributions par an ».
Sur les 49 ménages sinistrés, 30 ont été relogés de manière pérenne
« Tous les dispositifs d’hébergement d’urgence, soit 8.000 nuitées d’hôtel, sont totalement saturés », a ajouté la préfète, précisant qu’environ 300 personnes se voyaient refuser chaque jour une place dans un hôtel ou un centre d’hébergement quand elles appelaient le 115.
Pour rappel, le 18 novembre 2015, cinq jours après les attentats qui ont fait 130 morts à Paris et aux abords du Stade de France, les policiers d’élite du Raid avaient donné l’assaut dans un immeuble du centre de Saint-Denis, à l’angle des rues du Corbillon et de la République, le rendant inhabitable. Sur les 49 ménages sinistrés à cause de l’opération, 30 ont selon la préfecture été relogés de manière pérenne dans le parc social, les autres étant hébergés dans des hôtels sociaux.