Saint-Omer: Trois Bulgares condamnés dans une affaire de meurtre pour le contrôle des mendiants handicapés

JUSTICE Une guerre de clan pour contrôler la mendicité dans la métropole lilloise s’était terminée par une opération punitive mortelle, à Roubaix…

20 Minutes avec AFP
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Illustration justice.
Illustration justice. — FRANCOIS GUILLOT / AFP

Ils étaient accusés de la mort en 2012, à Roubaix, d’un compatriote d’un clan à qui ils disputaient le contrôle lucratif de mendiants. Trois Bulgares ont été condamnés, vendredi, à 17 et 18 ans de réclusion en appel par la cour d’assises du Pas-de-Calais, à Saint-Omer.

Passage à tabac mortel

Dans la nuit du 2 au 3 février 2012, une petite dizaine de Bulgares armés de barres de fer s’étaient introduits dans un camp rom de Roubaix et avaient passé à tabac les quatre Bulgares d’un cabanon. L’un d’eux avait succombé à sa blessure au crâne.

Parmi les agresseurs, l’enquête avait identifié les frères Ivanov, Angel et Svetoslav, 27 et 26 ans aujourd’hui, qui vivent en France depuis 2007 et 2009 respectivement, ainsi que le beau-frère du premier, Tenyo Slavov Atanasov, 40 ans, qui vit en Bulgarie.

Coups mortels avec préméditation

La cour, qui a requalifié les faits en coups mortels avec préméditation, a condamné le plus âgé des deux frères à 18 ans de réclusion et les deux autres à 17 ans, avec interdiction définitive du territoire pour les trois.

Ce procès en appel a permis d’établir, entre autres hypothèses évoquées durant l’instruction, le motif réel de ce sanglant règlement de comptes : le contrôle de deux mendiants handicapés.

« Il est de notoriété publique que parmi les Roms de l’agglomération lilloise, certains font travailler des mendiants, qui peuvent leur rapporter chacun jusqu’à 200 euros par jour », avait souligné, mercredi, un enquêteur de la PJ à la barre. « C’est beaucoup plus que pour la ferraille, pour laquelle on n’entend pas ce genre de litiges ».

Des mendiants « prêtés »

La famille des victimes avait pris la défense d’un certain Gundi, qui réclamait les mendiants qu’il avait « prêtés » au père des Ivanov. Une première rixe, fin janvier, avait déjà fait des blessés. Les Ivanov étaient ensuite partis en Bulgarie avant de retraverser l’Europe avec le renfort d’autres Bulgares.

Angel Ivanov a avoué sa présence au moment des faits, alors qu’il l’avait niée jusque-là. Les deux frères avaient été condamnés à 20 ans de réclusion en première instance, tandis qu’Atanasov avait écopé de sept ans.