LIVRAISONChronopost ne livre plus dans certains quartiers «à risques» de Saint-Denis

Saint-Denis: Chronopost ne livre plus dans certains quartiers «à risques» de la ville

LIVRAISONLe service de livraison de La Poste invoque des problèmes d’insécurité…
Un camion de livraison Chronopost. Illustration.
Un camion de livraison Chronopost. Illustration. - Chamussy - Sipa
Hakima Bounemoura

H. B.

Des habitants de certains quartiers de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) sont en colère. Depuis plusieurs mois, ils se plaignent de ne pas recevoir à leur domicile des colis commandés via Chronopost, rapporte Le Parisien.

La filiale du groupe La Poste aurait décidé de ne plus procéder aux livraisons dans les quartiers qu’elle considère « à risques ».

Une « liste » de quartiers jugés sensibles à éviter

Thomas, un habitant du quartier Delaunay-Belleville, raconte au quotidien qu’il a tenté à deux reprises ces derniers mois de se faire livrer chez lui des couches pour bébé. A chaque fois, le colis est déposé au bureau de Poste situé à plus de 3 km de son domicile. « Je les ai contactés par Twitter et j’ai appris qu’ils avaient établi une liste de "quartiers sensibles" où les livraisons à domicile ne sont pas assurées », a-t-il expliqué au Parisien.

Dans un courrier envoyé cet été à la mairie de Saint-Denis, le PDG de Chronopost aurait confirmé que l’entreprise avait dressé une « liste » de quartiers jugés sensibles à éviter. « Le 4 janvier 2017, un chauffeur a été agressé par trois individus à Saint-Denis », aurait-il expliqué. « Ceinturé » puis « immobilisé » contre un mur, le livreur aurait reçu des coups de poing avant d’être défaussé d’une partie de sa marchandise.

Le délégué du Défenseur des droits saisi de cette affaire

Madjid Messaoudene, conseiller municipal délégué à l’égalité des droits à Saint-Denis, ne se satisfait pas de cette réponse. « On ne peut pas condamner tout un secteur parce qu’un livreur a été agressé », explique l’élu qui a demandé à Chronopost l’accès à cette fameuse liste.

Le délégué du Défenseur des droits en Seine-Saint-Denis aurait également été saisi par des habitants pour statuer sur cette affaire, rapporte Le Parisien.