Rouen: Il risque la prison pour avoir volé de la nourriture périmée dans les poubelles de l'enseigne Metro
JUSTICE•« Il estime que ce n’est pas du vol car il s’agissait de denrées abandonnées, vouées à être détruite », a déclaré l’avocate du prévenu…20 Minutes avec agence
Carottes, salades, volailles, bonbons, boudins blancs… C’est ce que les enquêteurs ont retrouvé dans le véhicule d’un jeune homme de 29 ans qui venait de « se servir » dans les poubelles du magasin Metro de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime).
L’homme, dans une situation difficile, devait comparaître ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Rouen pour vol aggravé. Le Canard Enchaîné a condamné cette situation dans son numéro du mercredi 6 septembre.
« Il s’agissait de denrées abandonnées, vouées à être détruite »
« Mon client est jugé pour vol aggravé par deux circonstances, a expliqué l’avocate du prévenu, Me Chloé Chalot, à Normandie-Actu. Le fait d’avoir des complices et de s’être introduit dans l’enceinte d’un entrepôt de marchandise. » Le jeune homme aurait aussi refusé de se soumettre à un prélèvement ADN ce qui n’aurait pas plaidé en sa faveur. Ses trois complices n’ont fait l’objet que d’un rappel à la loi.
L’accusé, qui présente un casier judiciaire vierge, ne comprend pas pourquoi il est poursuivi selon son avocate. « Il est dans une situation difficile, explique Me Chloé Chalot. Il estime que ce n’est pas du vol car il s’agissait de denrées abandonnées, vouées à être détruite. »
L’enseigne Metro se défend
C’est un autre son de cloche du côté du grossiste Metro, qui dément une quelconque volonté « jusqu’au-boutiste de poursuivre ce jeune homme » : « Nous avons déposé plainte pour l’intrusion de quatre personnes, de nuit, sur un de nos sites… »
Pour l’enseigne, ce sont 15 sacs de denrées périmées qui ont été volés. Elles avaient été jetées après avoir été refusées par la Banque alimentaire. « Nous avons un partenariat avec eux depuis 1995, bien avant que la loi de 2016 nous oblige à faire don des aliments à des associations, rappelle le grossiste en réponse aux accusations du Canard Enchaîné. Chaque année, nous redistribuons 154 000 repas et nous avons même conclu un accord qui nous permettra de redistribuer les produits carnés sous forme de plats cuisinés… »
Metro ne devait pas se présenter à l’audience. Quant au prévenu, son avocate comptait « évidemment demander la relaxe. » Le délibéré n’a pas été communiqué au moment où nous écrivons ces lignes.