VIDEO. Infanticide de Berck: Fabienne Kabou reconnaît avoir abandonné sa fille sur la plage mais plaide «non coupable»

PROCES Condamnée à 20 ans de prison en première instance pour « assassinat », Fabienne Kabou est jugée, en appel depuis ce vendredi, pour avoir abandonné sa fille à la marée montante…

Vincent Vanthighem
— 
Douai (Nord), le 08 septembre 2017. Fabienne Kabou est jugée en appel pour avoir déposé sa fillette de 15 mois sur la plage de Berck en 2013.
Douai (Nord), le 08 septembre 2017. Fabienne Kabou est jugée en appel pour avoir déposé sa fillette de 15 mois sur la plage de Berck en 2013. — V. VANTIGHEM
  • Le procès en appel de Fabienne Kabou s’est ouvert ce vendredi.
  • Elle a immédiatement reconnu les faits mais plaide « non-coupable ».
  • Elle assure avoir été « commandée par une énergie malveillante ».

A la cour d’assises d’appel du Nord, à Douai,

Il a suffi de trois mots à Fabienne Kabou pour donner le ton de son procès pour assassinat qui s’est ouvert, ce vendredi matin, à la cour d’assises d’appel du Nord, à Douai. Accusée d’avoir déposé Adélaïde, sa fillette de 15 mois, sur une plage de Berck (Pas-de-Calais) à la marée montante, en 2013, Fabienne Kabou a commencé par plaider « non-coupable ».

 

 

Mais, dans la foulée, quand la présidente de la cour lui a demandé si elle reconnaissait avoir abandonné son bébé à la mort sur cette plage, cette femme dotée d’un QI de 135 a répondu « Oui ». Apparue froide et hautaine, en 2016, lors du procès en première instance où elle a écopé de 20 ans de prison, l’accusée a, cette fois-ci fendu l’armure dès l’ouverture de l’audience.


Une « énergie malveillante » au-dessus d’elle ?

Chignon strict, lunettes à montures noires, c’est la voix entrecoupée de sanglots qu’elle a commencé à justifier son geste. « J’étais [mue] par une énergie qui était toujours malveillante. J’estime que quelque chose, quelqu’un a agi en moi pour assassiner ma fille. »

Laissant filer un court silence dans le prétoire, elle précise alors : « Un peu comme si quelqu’un avait commandité sa mort par mes mains et, faisant d’une pierre deux coups, avait ruiné ma vie et ôté la sienne… »

La plage de Berck-sur-Mer où le corps sans vie d'Adélaïde, 13 mois, a été découvert en 2013.
La plage de Berck-sur-Mer où le corps sans vie d'Adélaïde, 13 mois, a été découvert en 2013. - DENIS CHARLET / AFP

« Je veux savoir qui a tué ma fille »

Convaincue d’avoir été victime « d’une force supérieure », évoquant, lors de l’instruction, les méfaits de la « sorcellerie », cette Sénégalaise de 40 ans a ainsi expliqué qu’elle s’était « débattue » pendant les deux années précédant la naissance de sa fillette. « J’ai le sentiment d’avoir été fauchée. Je veux vraiment savoir qui a tué ma fille. »

Les experts psychiatres qui l’ont longuement examiné ont estimé que son discernement était « altéré » mais « non aboli » la rendant accessible à une sanction pénale. Ils doivent défiler à la barre, vendredi après-midi, pour détailler les conclusions de leurs travaux et éclairer la cour. Le verdict est attendu vendredi 15 septembre. Fabienne Kabou encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Suivez en direct ce procès sur le compte Twitter de notre journaliste :  @vvantighem