Virus du sida: Des thanatopracteurs s'opposent aux soins funéraires pour les défunts séropositifs

VIH Les soins funéraires sur les personnes mortes porteuses du VIH seront autorisés dès janvier 2018…

20 Minutes avec agence
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Un thanatopracteur au travail. Extrait  de la série «Temps Mort».
Un thanatopracteur au travail. Extrait  de la série «Temps Mort». — DR

Les thanatopracteurs se mobilisent contre un arrêté du ministère de la Santé, publié au Journal Officiel le 20 juillet, qui lève l’interdiction des soins funéraires sur les personnes mortes porteuses du VIH.

La mesure, qui doit prendre effet le 1er janvier 2018, vient annuler des textes de 1986 et 1988 qui défendaient de prodiguer des soins de conservation aux personnes décédées séropositives et atteintes d’hépatites, par crainte de contamination.

La crainte et la détermination

Les soins de conservation des corps, qui visent à retarder le processus de décomposition, consistent notamment à injecter un produit antiseptique à la place du sang dans le système vasculaire.

La pétition lancée par les thanatopracteurs évoque « un procédé invasif, où le risque de piqûre et coupure est réel, malgré le port d’équipements de protection… sans possibilité de traitement curatif. » Les professionnels des soins funéraires espèrent obtenir l’annulation de cet arrêté ministériel et brandissent la menace, s’ils ne sont pas entendus, de faire jouer leur droit de retrait.

Une « victoire » contre les discriminations

Si le texte inquiète les professionnels, il a, en revanche été salué par les associations de soutien aux personnes séropositives comme Aides, qui souligne « une grande victoire dans la lutte contre la sérophobie et pour la dignité des personnes séropositives ».


Plus de 370 personnes ont déjà signé la pétition, mais neuf associations de militants anti-sida ont demandé son retrait et disent étudier « les possibilités de recours en cas de refus de soins. »