Affaire Grégory: Le parquet général s'oppose à la remise en liberté de Murielle Bolle

JUSTICE Le procureur général de Dion justifie sa décision par le fait que Murielle Bolle « a fait l'objet de pressions »...

20 Minutes avec AFP
Granges-sur-Vologne (Vosges), le 21 juin 2017. Murielle Bolle chez elle avant son interpellation.
Granges-sur-Vologne (Vosges), le 21 juin 2017. Murielle Bolle chez elle avant son interpellation. — PATRICK HERTZOG / AFP
  • Le petit Grégory a été retrouvé mort en 1984.
  • Cinq personnes de sa famille ont été arrêtées mercredi 14 juin.
  • Murielle Bolle, témoin clé de l'affaire Grégory, a, elle aussi, été écrouée.

Le parquet général s’oppose à la demande de remise en liberté de Murielle Bolle, témoin clé de l’affaire Grégory aujourd’hui écrouée, qui sera examinée vendredi par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon, a-t-on appris mardi auprès du procureur général.

« J’ai pris des réquisitions écrites pour m’opposer à la demande de remise en liberté, essentiellement pour les nécessités de l’enquête et l’efficacité des actes à venir », dans la mesure où Murielle Bolle « a fait l’objet de pressions », a déclaré à l’AFP le procureur général Jean-Jacques Bosc.

Un témoignage incriminant son beau-frère Bernard Laroche

Murielle Bolle, 48 ans, a été mise en examen fin juin pour enlèvement suivi de mort et placée en détention provisoire. La justice se penche notamment sur la rétractation éclair il y a plus de 32 ans de Murielle Bolle, alors adolescente, après un témoignage incriminant son beau-frère Bernard Laroche pour le rapt de Grégory, 4 ans, retrouvé mort dans la Vologne le 16 octobre 1984.

Si les enquêteurs considéraient déjà comme « établi » que Murielle Bolle avait été « malmenée » par sa famille, le témoignage récent d’un de ses cousins assure que le revirement dont elle a fait preuve serait dû à un véritable « lynchage » le soir du 5 novembre 1984.

Confidences

Le cousin ajoute avoir reçu ce soir-là ses confidences : elle lui aurait avoué avoir bel et bien assisté à l’enlèvement. Mais Murielle Bolle campe depuis sur sa dernière version, expliquant que le témoignage précédent avait été fait sous la contrainte des gendarmes.

Murielle Bolle a maintenu cette version vendredi dernier lors d’une confrontation avec ce fameux cousin, répétant qu’elle n’était pas dans la voiture de Bernard Laroche et n’a subi aucune violence de la part de sa famille.

Ses avocats, qui estiment que ce face-à-face « s’est très bien déroulé pour Murielle Bolle » et a mis à mal le témoignage du cousin, vont plaider vendredi sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, en mettant en avant une solution d’hébergement « extra-familiale ».

Un dossier des plus énigmatiques

A la mi-juin, l’arrestation de Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grand-tante de Grégory, avait relancé spectaculairement ce dossier des plus énigmatiques. Soupçonnés d’être les fameux « corbeaux » de l’affaire et mis en examen pour enlèvement et séquestration suivie de mort, les deux septuagénaires, jamais inquiétés jusqu’alors, ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire strict.