Pourquoi il y a de moins en moins de faux billets en circulation
TRAFIC Le nombre de faux billets saisis a chuté de 25 % en Europe et de 35 % en France entre 2015 et 2016…
C’est une première depuis 2013. Le nombre de faux billets saisis a chuté de 25 % en Europe et de 35 % en France entre 2015 et 2016, a indiqué ce mardi Fabien Lang, le patron de l’Office central pour la répression du faux monnayage (OCFRM), lors d’une rencontre avec la presse. 20 Minutes vous explique pourquoi.
Des nouveaux billets ultra sécurisés
Plusieurs raisons expliquent cette baisse importante. La première, c’est la mise en circulation en novembre 2015, d’un nouveau billet de 20 euros, ultra-sécurisé et beaucoup plus difficile à reproduire que les anciens. Ces billets possèdent 70 à 80 signes de sécurité. Or, le billet de 20 euros est le plus contrefait par les faussaires, puisqu’il représente 45 % des faux en circulation. La baisse devrait donc logiquement se poursuivre en 2017 après l’arrivé d’un nouveau billet de 50 euros, lui aussi très contrefait.
Elle s’explique aussi par le démantèlement, en 2016, de deux sites de fabrication en Italie. L’un de ces deux sites produisait l’un des billets les plus contrefaits d’Europe. Il faut savoir que sept faux billets sur dix sont produits de l’autre côté des Alpes, essentiellement dans la région de Naples, par des groupes organisés. Depuis le démantèlement de ces offices, les faussaires italiens ne sont pas encore parvenus à mettre en production à grande échelle un billet de qualité.
Renforcement des contrôles aux frontières
Enfin, la PJ estime que le renforcement des contrôles aux frontières, dans un contexte terroriste et migratoire, a contribué à cette baisse. Les contrôles dans les trains de nuit reliant l’Italie à la France, très prisés des importateurs et des mules, ont été multipliés, permettant aux autorités de réaliser de belles saisies. Résultat : 73 % des faux billets saisis en France en 2016 étaient reliés au trafic italien, contre 90 % en 2015.
Les billets sont importés en France depuis l’Italie par des organisations ou des individus implantés dans les cités des grandes agglomérations ou par des individus issus de la communauté des gens du voyage. Un faux billet est négocié à Naples à 12 ou 15 % de sa valeur faciale. Il est ensuite revendu en France à des grossistes ou à des réseaux, environ 40 % de sa valeur faciale.
Une activité criminelle peu rentable
Pour écouler ces faux billets, ils parcourent la France et achètent dans des commerces de proximité ou des grandes surfaces des petits objets. La monnaie récupérée constitue ainsi leur bénéfice. Un travail fastidieux, ne permettant pas de dégager des marges importantes à l’instar du trafic de drogue. La PJ remarque aussi que les faux billets sont de plus en plus écoulés auprès des particuliers, à travers des sites comme Leboncoin.
De manière générale, Fabien Lang estime que cette activité n’est pas vraiment rentable, sauf à écouler un grand nombre de faux billets. Chaque année, entre 30 et 40 réseaux sont démantelés en Europe. Parmi eux, environ trois le sont en France. Selon le chef de l’OCRFM, 1.600 personnes sont interpellées chaque année en France pour des affaires de faux monnayage. En 2016, une quarantaine de personnes ont été placées en détention provisoire.