Loiret: L’État supprime le dispositif d’aide aux femmes victimes de violences conjugales
SOCIAL Sans aucune justification, la préfecture a supprimé les postes d’assistants sociaux qui intervenaient dans les commissariats et gendarmeries…
Elles sont désormais bien seules pour se défendre. La préfecture du Loiret a supprimé le dispositif d’aides aux femmes battues, depuis le 1er juillet révèle France Bleu.
L’Aidaphi, l’association à qui était confié ce dispositif créé en décembre 2015, en a été informée le 22 juin.
Aucune justification de la préfecture
Deux assistants sociaux avaient pour fonction d’apporter un soutien social et psychologique aux femmes victimes de violences conjugales via un financement du Fonds interministériel de prévention de la délinquance.
Les ISCG (Intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie) avaient pu accompagner 425 femmes en 2016 dans le département. La préfecture n’a donné aucune justification, mais les crédits pourraient être réorientés vers la lutte contre la radicalisation, selon France Bleu.
« Ce n’est pas le boulot des policiers ni des gendarmes »
Au sein de l’Aidaphi, certains estiment que ce ne sont pas aux forces de l’ordre d’effectuer ce travail de soutien.
« Les violences conjugales, c’est un phénomène complexe, qui nécessite une approche particulière par des travailleurs sociaux formés, explique à la radio Jean-Philippe Plaine, éducateur spécialisé et délégué CGT à l’Aidaphi.
« Ce n’est pas le boulot des policiers ni des gendarmes de faire du soutien social ou juridique aux femmes victimes de violences. »
Effet rétroactif
« Abasourdi », le syndicat de police SCSI (Syndicat des cadres de la sécurité intérieure) ne comprend pas non plus cette décision et souhaiterait avoir des explications de la préfecture.
La suppression de ce dispositif intervient alors que l’Etat a adopté l’an dernier un plan de lutte sur trois ans (2017-2019) contre toutes les violences faites aux femmes.