VIDEO. D'après une expertise, Adama Traoré est bien mort par asphyxie
ENQUETE Ces conclusions contredisent les déclarations de l’ex-procureur de Pontoise, Yves Jannier, aujourd’hui avocat général près de la cour d’appel de Paris…
Du nouveau dans l’affaire Adama Traoré. Le jeune homme de 24 ans est mort le 19 juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise (Val d’Oise), lors de son interpellation par les gendarmes. Mais le mystère demeure sur les causes exactes de ce décès : asphyxie ou infection grave non décelée ? Pour le procureur de Pontoise de l’époque, Yves Jannier, c’était sans hésiter la seconde option.
Mais aujourd’hui, une contre-expertise demandée par la famille Traoré vient sérieusement contrarier les affirmations du magistrat, qui a été depuis nommé avocat général près de la cour d’appel de Paris.
« Cette contre-expertise médicale réalisée par un collège d’experts est très importante car elle écarte de façon définitive la thèse de l’ancien procureur de Pontoise », a affirmé au Parisien, Yassine Bouzrou, l’avocat de la famille Traoré.
L'ex-Procureur dans le viseur ?
Les deux experts qui ont réalisé cette contre-expertise, le professeur Jean-Patrick Barbet et le docteur Pierre Validiré, affirment dans leurs conclusions qu’« aucun signe ne permet d’évoquer un état infectieux antérieur » chez la victime. « L’ensemble de ces constations permet de conclure que la mort de Monsieur Adama Traoré est secondaire à un état asphyxique aigu, lié à la décompensation – à l’occasion d’un effort et de stress ».
Ce rapport entérine la thèse d’une asphyxie, déjà appuyée par deux rapports d’autopsie, mais que le procureur, Yves Jannier, avait ignoré dans ses déclarations, tout comme le témoignage des trois gendarmes qui ont entendu « j’ai du mal à respirer », au moment où Adama Traoré était maintenu au sol, tête contre terre.
Suite au dépaysement de l’affaire, demandé en octobre dernier par la famille Traoré, cette dernière pourrait désormais « saisir le Conseil de la Magistrature "afin qu'Yves Jannier soit sanctionné pour ses déclarations contraires à la vérité" », affirme Le Parisien. Les gendarmes risquent eux d’être entendus par le TGI de Paris, où l’enquête se poursuit.