Carburants: Les conducteurs reconduisent leur grève ce mercredi
CRISE SOCIALE La CGT demande une durée journalière de travail de 10 heures, un suivi médical semestriel, un taux horaire minimal de 14 euros et un 13e mois…
Les conducteurs de camions transportant des matières dangereuses (carburants, gaz…) vont poursuivre ce mercredi le mouvement lancé vendredi par la CGT-Transports, qui demande au patronat et au gouvernement l’ouverture « rapide » de négociations sur les conditions de travail dans le secteur.
Comme les jours précédents, la grève a été essentiellement suivie ce mardi par des chauffeurs franciliens et n’entraînait « pas de pénurie », malgré l’augmentation du nombre de stations franciliennes en rupture de carburants, selon les professionnels du secteur.
« Entre 60 et 80 % » de grévistes selon la CGT Transports
Les grévistes ont de nouveau mis en place à l’aube des barrages « filtrants » à l’entrée des dépôts d’Ile-de-France, consistant à arrêter les camions qui roulent pour les informer du mouvement et les laisser repartir. A Grand-Quevilly, près de Rouen, ils ont bloqué jusqu’à midi l’accès au dépôt de carburants, selon des sources concordantes. D’après le groupe Total, la grève a également entraîné une « activité faible » à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et à Grandpuits (Seine-et-Marne).
La CGT-Transports a recensé « entre 60 et 80 % » de grévistes. Lundi, le chiffre de 70 % avait été taxé de « largement exagéré » par les fédérations patronales FNTR et TLF. Côté stations essence, selon le dernier bilan de l’Union française de l’industrie pétrolière (Ufip), « une centaine de stations sont en rupture totale », sur 11.000 en France, « on n’est pas dans une situation de pénurie ». Mais ces chiffres ne sont que partiels, l’Ufip ne disposant pas des données de la grande distribution.
« Pousser le patronat à 'négocier' »
La CGT évoque « plus de 180 stations en panne en Ile-de-France », sur la base d’estimations de « terrain ». L’application mon-essence.fr, élaborée à partir des informations remontées par les abonnés, recensait à 18h30 environ 630 stations touchées, dont 252 en pénurie totale. Dans son communiqué, la CGT-transports demande « aux organisations patronales et au gouvernement de prendre leurs responsabilités pour réunir les conditions d’ouvertures rapides de négociations » afin de faire reconnaître « les technicités du métier de conducteur de matières dangereuses ».
Avec cette grève, la CGT entend pousser le patronat à « négocier » l’insertion dans la convention collective du transport routier de « spécificités » propres aux matières dangereuses. Elle demande une durée journalière de travail maximale de 10 heures, un suivi médical semestriel spécifique, un taux horaire minimal de 14 euros de l’heure et un treizième mois. Mais « ces revendications sont portées par le seul syndicat CGT et aucune négociation n’est envisageable avec un seul syndicat », ont dit lundi la FNTR et TLF. Les questions seront « abordées début juillet dans le chantier des classifications conventionnelles », avaient-elles précisé dans un communiqué commun.