Crise en Guyane: Christiane Taubira appelle au dialogue

SOCIAL « C’est la responsabilité de tous, y compris des élus, malgré le climat de défiance », dit l’ex-Garde des Sceaux…

20 Minutes avec AFP
— 
L'ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira, originaire de Guyane, appelle au dialogue pour dénouer la crise,
L'ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira, originaire de Guyane, appelle au dialogue pour dénouer la crise, — JOEL SAGET / AFP

« Il faut du dialogue, sinon le blocage va durer », a prévenu l’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira à propos la crise qui paralyse la Guyane, dans des entretiens au Parisien et sur RTL ce mardi.

« C’est la responsabilité de tous, y compris des élus, malgré le climat de défiance », dit l’ex-Garde des Sceaux, qui est une des personnalités du département. « Les élus locaux y sont trop peu impliqués, ils doivent s’en mêler », a-t-elle ajouté sur RTL.

« Une série de sujets traités au compte-gouttes » ou « à doses homéopathiques »

Elle défend l’action du gouvernement qui, « incontestablement [] a agi puisqu’il a augmenté les forces de police et de gendarmerie, ce qui est demandé explicitement ». « Mais il y a toute une série de sujets qui sont traités, soit au compte-gouttes, soit à doses homéopathiques depuis des années », nuance-t-elle.

« La question de la sécurité est liée aux loupés de l’éducation, de la formation professionnelle, au taux de chômage qui touche 50 à 60 % de la jeunesse, à l’enclavement du territoire, à l’activité illégale en orpaillage et en pêche maritime », ajoute-t-elle.





« On ne peut jamais avoir le dernier mot contre la géographie », a-t-elle insisté.

« Il faut que cette négociation survive à la fin de la législature »

Christiane Taubira a justifié que la négociation soit d’abord traitée par la haute administration plutôt que par des ministres. « Il faut que cette négociation survive à la fin de la législature. On peut tromper les gens, on peut leur faire une tournée de ministres qui ne seront plus là dans un mois », a-t-elle expliqué.

Elle a estimé que si le « collectif des 500 frères, un groupe qui manifeste cagoulés, veut participer aux discussions, il n’est pas concevable qu’ils ne soient pas à visage découvert ».


La première journée de « grève générale illimitée » a commencé lundi en Guyane. Une « journée morte » est prévue ce mardi. Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a répondu à l’une des revendications des acteurs sociaux en annonçant la venue de ministres « avant la fin de semaine ».