Crise en Guyane: Christiane Taubira appelle au dialogue
SOCIAL « C’est la responsabilité de tous, y compris des élus, malgré le climat de défiance », dit l’ex-Garde des Sceaux…
« Il faut du dialogue, sinon le blocage va durer », a prévenu l’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira à propos la crise qui paralyse la Guyane, dans des entretiens au Parisien et sur RTL ce mardi.
« C’est la responsabilité de tous, y compris des élus, malgré le climat de défiance », dit l’ex-Garde des Sceaux, qui est une des personnalités du département. « Les élus locaux y sont trop peu impliqués, ils doivent s’en mêler », a-t-elle ajouté sur RTL.
« Une série de sujets traités au compte-gouttes » ou « à doses homéopathiques »
Elle défend l’action du gouvernement qui, « incontestablement [] a agi puisqu’il a augmenté les forces de police et de gendarmerie, ce qui est demandé explicitement ». « Mais il y a toute une série de sujets qui sont traités, soit au compte-gouttes, soit à doses homéopathiques depuis des années », nuance-t-elle.
« La question de la sécurité est liée aux loupés de l’éducation, de la formation professionnelle, au taux de chômage qui touche 50 à 60 % de la jeunesse, à l’enclavement du territoire, à l’activité illégale en orpaillage et en pêche maritime », ajoute-t-elle.
« On ne peut jamais avoir le dernier mot contre la géographie », a-t-elle insisté.
« Il faut que cette négociation survive à la fin de la législature »
Christiane Taubira a justifié que la négociation soit d’abord traitée par la haute administration plutôt que par des ministres. « Il faut que cette négociation survive à la fin de la législature. On peut tromper les gens, on peut leur faire une tournée de ministres qui ne seront plus là dans un mois », a-t-elle expliqué.
Elle a estimé que si le « collectif des 500 frères, un groupe qui manifeste cagoulés, veut participer aux discussions, il n’est pas concevable qu’ils ne soient pas à visage découvert ».
La première journée de « grève générale illimitée » a commencé lundi en Guyane. Une « journée morte » est prévue ce mardi. Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a répondu à l’une des revendications des acteurs sociaux en annonçant la venue de ministres « avant la fin de semaine ».