Heetch: L'entreprise condamnée à verser 400.000 euros aux taxis
TRANSPORTS L'entreprise propose les mêmes services que les taxis, mais beaucoup moins cher...
La start-up Heetch et ses deux jeunes dirigeants ont été condamnés jeudi à verser 441 000 euros en réparation du préjudice moral causé aux chauffeurs de taxi par leur service de transport entre particuliers, auxquels s’ajoutent 91 000 euros pour leurs frais de justice.
Le tribunal a estimé que la société, tout comme Teddy Pellerin et Mathieu Jacob ses fondateurs, s’était rendue coupable de complicité d’exercice illégal de la profession de taxi, de pratique commerciale trompeuse et d’organisation illégale d’un système de mise en relation de clients avec des chauffeurs non professionnels. Heetch devra payer une amende de 200 000 euros, dont 150 000 euros avec sursis, et chacun des dirigeants 10 000 euros d’amende, dont la moitié avec sursis.
L’angoisse des taxis
Dans son jugement que la présidente a pris le temps de lire, le tribunal a estimé que « les agissements des trois prévenus contribuent à la précarisation et au développement d’un sentiment d’angoisse des taxis. »
A la sortie de l’audience, Teddy Pellerin a indiqué que l’application Internet serait « suspendue » mais que ce n’était « pas la fin de Heetch ». Il a aussi dit sa volonté de dialoguer avec les taxis. Le jeune entrepreneur veut « lire le jugement » avec ses avocats avant de faire éventuellement appel.
Heetch, application nocturne tournant de 20 h 00 à 06 h 00 du matin, limite les revenus de ses conducteurs à 6 000 euros par an, somme permettant seulement le « partage des frais » du véhicule, selon ses fondateurs. Pour le tribunal, son activité n'entre toutefois pas dansle cadre du covoiturage, mais bien dans la catégorie, strictement réglementée, du « transport onéreux ».