Surmenage professionnel: «Ne vous tuez plus au travail», alerte un chercheur
SANTE Dans un ouvrage sorti début février, il formule 50 recommandations…
« Ne vous tuez plus au travail. » Tel est le cri d’alerte lancé dans un ouvrage par le chercheur Jean-Denis Budin, cofondateur du Credir, une association qui vient en aide aux dirigeants et cadres d’entreprise en état d’épuisement physique et mental.
Burn-out, rupture d’anévrisme, dépression, accident… L’ouvrage, sorti début février et reposant « entièrement sur le vécu », s’appuie de façon anonyme sur une partie des 200 témoignages accumulés en quatre ans par l’équipe du chercheur lors des « récits de vie » qui inaugurent chacun des stages de remise en forme.
« Suractivité, stress prolongé, sommeil insuffisant »
Des histoires parfois dramatiques, qui ont toutes la même origine : le surmenage professionnel. Un phénomène trop « mésestimé, voire nié », parce qu’il est la somme de cas individuels et qu’il y a une « difficulté incontestable » à en distinguer les facteurs professionnels et personnels, a expliqué à l’AFP Jean-Denis Budin, qui a lui-même connu un burn-out en 2008.
Tout partirait, selon l’équipe du Credir, d’un syndrome dit « des 3S », associant « suractivité, stress prolongé, sommeil insuffisant » et pouvant potentiellement déclencher un « cercle infernal ».
Un lien avec des dysfonctionnements du cerveau
Analyses de professionnels de santé et recherches en neurosciences à l’appui, l’ouvrage entend d’ailleurs démontrer le lien entre ce syndrome et des maladies physiologiques, en particulier des dysfonctionnements du cerveau. Ceci expliquerait par exemple les « erreurs cognitives », de jugement ou de gestion, totalement inattendues de la part d’un manager réputé infaillible, avancent les auteurs.
L’ouvrage se conclut par 50 recommandations. Il invite notamment à se déconnecter des outils numériques une à deux heures avant de se coucher et conseille aussi de ne pas dépasser 80 heures d’activités professionnelles et extraprofessionnelles par semaine.