Financement libyen de la campagne de Sarkozy: Ziad Takieddine mis en examen

JUSTICE L’homme d’affaires est soupçonné d’avoir servi d’intermédiaire…

G. N. avec AFP
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L'homme d'affaires Ziad Takieddine.
L'homme d'affaires Ziad Takieddine. — JACQUES DEMARTHON / AFP

Une nouvelle étape dans l’enquête sur les soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. L’homme d’affaires Ziad Takieddine a été mis en examen ce mercredi, a indiqué son avocat à l’AFP.

Le 15 novembre, à cinq jours du premier tour de la primaire à droite, Ziad Takieddine, déjà mis en examen dans le volet financier de l' affaire Karachi, est revenu hanter la droite dont il partage certains secrets depuis plus de vingt ans.

Trois valises de 5 millions d’euros

Ziad Takieddine a été mis en examen pour « complicité de corruption d’agent public étranger » et pour « complicité de détournements de fonds publics en Libye », a déclaré Me Elise Arfi. L’homme d’affaires a été entendu mercredi par le juge d’instruction, après ses révélations à Mediapart où il avait confié avoir remis trois valises contenant 5 millions d’euros d’argent libyen à Nicolas Sarkozy et Claude Guéant, entre novembre 2006 et début 2007.

Pour son avocate, le juge d’instruction considère que Ziad Takieddine « ne pouvait ignorer à cette époque qu’il y avait un but de financement politique » derrière la remise de ces valises.

Des flux financiers suspects 

Dans ses précédentes auditions, Takieddine disait avoir eu confirmation de versements remis au candidat à la présidentielle de 2007, en rapportant notamment les confidences que lui avait faites « personnellement » en 2011 Saïf al-Islam Kadhafi, fils de Kadhafi. Mais il affirmait ne pas avoir été mis au courant à l’époque.

Dans l’enquête sur les soupçons de financement libyen, les juges s’intéressent à des flux financiers impliquant des protagonistes liés au régime de Kadhafi. Leurs interrogations portent notamment sur des soupçons de détournements de fonds derrière la vente à un fonds libyen d’une villa attribuée à Alexandre Djouhri, homme d’affaires proche de Nicolas Sarkozy.

Les enquêteurs s’intéressent également à l’origine d’un virement de 500.000 euros perçu par Claude Guéant, ex-secrétaire général de l’Élysée, en mars 2008. Il s’agissait du fruit de la vente de deux tableaux.