VIDEO. Affaire Fiona: «Les enfants, c’est sacré», se défend Berkane Makhlouf, le compagnon de Cécile Bourgeon

PROCES Accusé avec Cécile Bourgeon d’avoir porté les coups ayant entraîné la mort de Fiona, en 2013, Berkane Makhlouf a tenté de se défendre, lors de l’ouverture de leur procès aux assises…

Vincent Vanthighem
Riom (Puy de Dôme), le 14 novembre 2016. Berkane Makhlouf est interrogé sur la mort de la petite Fiona, en 2013.
Riom (Puy de Dôme), le 14 novembre 2016. Berkane Makhlouf est interrogé sur la mort de la petite Fiona, en 2013. — Benoit PEYRUCQ / AFP

De notre envoyé spécial à la cour d’assises du Puy-de-Dôme, à Riom

C’est Marie Grimaud, avocate de , qui a posé la seule question qui vaille, aux alentours de 16 h 30. « A ce procès, votre parole va-t-elle avoir un sens ? » Berkane Makhlouf s’est redressé avant de répondre. « Oui. Enfin, j’espère… »  , l’accusé a détaillé, lundi, à la barre de la cour d’assises de Riom (Puy de Dôme), son curriculum vitae.

Mais comment croire un homme qui a demandé à la France entière, pendant trois mois, de l’aider à rechercher sa « pépette » alors  ? Comment croire un homme à l’isolement en prison depuis trois ans et dont le traitement médicamenteux dégouline de chaque phrase prononcée au ralenti ?


Héroïne, LSD, ecstasy, crack maison… Une vie passée à se droguer

Berkane Makhlouf a 35 ans. Dont vingt passées à se droguer. Lourdement. Les « pétards » de ses « douze ans et demi » sont évaporés depuis longtemps. Aussi, quand il replonge dans sa vie d’avant, cet homme qui a arrêté l’école en quatrième fait un exposé sur l’héroïne, le LSD, l’ecstasy et le « crack maison » fabriqué en chauffant de la cocaïne et de l’ammoniac. .


C’est pour elle que le public fait la queue devant la cour d’assises. Par pour un nouvel épisode de . Non sans un certain cynisme déplacé, le président de la cour, Dominique Brault, tente de dépasser le côté stupéfiant du dossier pour savoir comment l’accusé regarde sa vie. « Je n’en retire que du négatif. Pour sortir de cette vie-là, je n’ai pas fait grand-chose », admet celui-ci dans un accent de sincérité.


« Cécile Bourgeon est une femme extraordinaire »

Le procès va durer quinze jours. Il est encore trop tôt pour interroger Berkane Makhlouf sur ce qu’il s’est réellement passé avec Fiona. Alors on le fait parler de ses relations passées. Sandra, Sabrina, Virginie, Marie-Laure… Autant de femmes qu’il a aimées. Parfois en même temps. Qu’il a terrorisées aussi. « Il me crachait dessus, il m’humiliait, il me frappait, il m’enfermait », détaille ainsi Stéphanie, invitée à témoigner.

Berkane Makhlouf a tout autant aimé . Quand celle-ci est venue signaler la disparition de sa fillette, elle portait également les stigmates de leur relation. « Moi aussi, j’ai reçu des coups. On se battait souvent avec Cécile, se défend son ancien compagnon. Mais c’est une femme extraordinaire. Ce n’est pas un assassin. Et moi non plus. Je ne vais pas mentir là-dessus. »

Cela « cache quelque chose de plus sordide encore »

Sur quoi d’autre pourrait-il mentir ? Lorsqu’on est accusé d’avoir enterré une fillette, rien d’autre n’a d’importance. « Mais si ni Bourgeon, ni Makhlouf ne veulent révéler le lieu de la sépulture, c’est que ce lieu cache quelque chose de plus sordide encore », pense un avocat de la partie civile.

Des hypothèses. C’est bien tout ce que les deux accusés ont laissées à la cour d’assises à la fin de cette première journée d’audience. Car Berkane Makhlouf l’assure. « Pour moi, les enfants, c’est sacré ! Je n’ai jamais mis la main sur eux. » Et si l’on prend le problème à l’envers ? Pourquoi ne pas le croire ? Invité à décliner ses qualités, il n’a pas hésité à dire qu’il était un « homme de parole d’honneur ». Il lui reste deux semaines pour le prouver. Il encourt, tout comme Cécile Bourgeon, une peine de trente ans de prison.

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