Attentats à Paris: Une enquête pour évaluer les séquelles traumatiques du 13 novembre

SANTE Lancée en juillet dernier par l'organisme Santé publique France, l'enquête épidémiologique pour évaluer l'impact traumatique des attentats du 13 novembre va prendre fin le 28 octobre prochain...

H.S.
Illustration d'un mémorial en hommage aux victimes de l'attentat du Bataclan, le 26 novembre 2015.
Illustration d'un mémorial en hommage aux victimes de l'attentat du Bataclan, le 26 novembre 2015. — Alain ROBERT / SIPA

Evaluer les conséquences psycho traumatiques des attentats de Paris et Saint-Denis du 13 novembre 2015, voilà l’objectif d’ par l’organisme Santé publique France, en partenariat avec l’université Paris 13. Depuis trois mois, près huit cents personnes ont participé à cette enquête directement   à Paris.

Un accompagnement des victimes 

Jusqu’au 28 octobre, « sur la base du volontariat, les personnes concernées de plus de 16 ans pourront participer à cette enquête, en renseignant un questionnaire en ligne portant sur leur exposition aux événements, le retentissement sur leur quotidien et l’impact psychologique des événements, leur recours aux soins et l’accompagnement reçu » précise l’organisme. Blessés, proches de victimes, témoins, professionnels de secours, policiers, salariés des services de la ville de Paris directement impliqués sont concernés par l’enquête.

« Actuellement 500 professionnels et 300 civils environ ont répondu à nos questions. Pour participer, il suffit d’aller sur le site, de s’assurer que vous êtes concernés puis vous recevez un code numérique par téléphone . Toutes les données sont protégées et anonymes », tient à préciser le docteur Philippe Pirard,  . Les données permettront non seulement d’évaluer l’impact épidémiologique du traumatisme mais ont aussi pour objectif d’évaluer la prise en charge des victimes des attentats.

Un questionnaire collaboratif

Egalement accessible au sein de deux permanences (à la mairie du 11e arrondissement de Paris et au 6, rue du Cygne à Saint-Denis), le questionnaire peut être complété accompagné d’un psychologue si besoin. « Cela peut prendre entre 20 minutes à une heure en fonction de ce qu’on a vécu, de l’exposition à l’événement et du retentissement psychologique au quotidien. On a conçu cette étude avec l’université Paris 13 et surtout avec le soutien des acteurs de terrains, avec la Croix Rouge, l’Armée, les associations de victimes. On avait besoin de savoir si nos questions étaient adaptées aux besoins des personnes concernées », ajoute Philippe Pirard.

Les retours d’une précédente enquête réalisée conjointement entre l’Agence régionale de santé Ile-de-France et l’Institut national de Veille sanitaire, nommée I.M.P.A.C.T.S, ont permis d’améliorer la méthodologie de celle du 13 novembre. Les résultats, publiés en juin dernier, (stress post-traumatique, dépression caractérisée, troubles anxieux…) « On s’est fondés sur les premiers retours d’expérience du 7 janvier. Par exemple on a estimé qu’il fallait inviter la population de Saint-Denis,   à répondre au questionnaire », précise le coordinateur de l’étude.

Un long processus

Contrairement aux , l’équipe de psychologues en charge de l’enquête ne pourra recevoir l’intégralité des personnes impactées les 13 et 18 novembre, l’ampleur de la population touchée justifiant l’usage d’un questionnaire dématérialisé.

Après le 28 octobre, le processus de traitement des données pourrait prendre plusieurs mois : « On commence tout juste à regarder les résultats mais on tient, avec mes collègues Pr. Yvon Motreff et Thierry Baubet, à tout valider scientifiquement, à les laisser mûrir et à apporter la réponse la plus juste aux décideurs politiques et aux participants avant de les rendre publics ». Les conclusions de l’étude devraient être connues avant la fin du 1er semestre 2017.