Meurtre de Ghislaine Marchal: Des ADN différents de celui d’Omar Raddad retrouvés sur les scellés

JUSTICE Vingt-cinq ans après les faits, le jardinier condamné tente toujours de faire établir son innocence…

Vincent Vanthighem
Mougins (Alpes-Maritimes), le 26 juin 1991. Omar Raddad monte dans une voiture de police après son arrestation pour le meurtre de Ghislaine Marchal.
Mougins (Alpes-Maritimes), le 26 juin 1991. Omar Raddad monte dans une voiture de police après son arrestation pour le meurtre de Ghislaine Marchal. — GERARD JULIEN / AFP

Elles font partie des pièces à conviction les plus célèbres de l’histoire judiciaire française : . Plus de vingt-cinq ans après le meurtre de Ghislaine Marchal, la justice est parvenue à isoler plusieurs ADN masculins différents de celui d’Omar Raddad sur ces scellés.

« L’expertise a révélé deux traces ADN exploitables et deux plus incertaines, confie à 20 Minutes, Jean-Michel Prêtre,   où l’enquête a été rouverte dans le cadre d’une possible procédure en révision. Mais je peux vous dire qu’elles ne correspondent pas à l’ADN de M. Raddad. » Condamné en 1994 à dix-huit ans de prison pour « meurtre » avant d’être gracié partiellement en 1996 par Jacques Chirac,  .

Cela ne correspond pas non plus à d’autres suspects

Pour autant, il devra encore patienter. « La défense de M. Raddad nous avait demandé de comparer les ADN retrouvés à plusieurs suspects, indique encore le procureur. Nous l’avons fait et cela ne correspond pas non plus. Cela ne “matche” pas, comme l’on dit. » Selon nos informations, Sylvie Noachovitch, l’avocate d’Omar Raddad, avait réclamé que les traces génétiques soient comparées avec  qui a également fait l’objet de soupçons au fil des années.

En passant les deux portes et le chevron au microscope, l’expert est pourtant parvenu à isoler plusieurs ADN. « Nous avons notamment découvert un ADN mélangé avec celui de Mme Marchal, explique encore Jean-Michel Prêtre. Le seul problème, c’est qu’il nous est impossible de le dater précisément ».

« Les pièces ont été manipulées par de nombreuses personnes »

Désormais, la justice va comparer les traces trouvées avec celles qui figurent au sein du . Pas sûr que cela débouche sur quelque chose… « Cette affaire remonte à plus de vingt ans, poursuit le procureur. Les pièces à conviction ont été manipulées par de nombreuses personnes. Elles ont même été exposées durant le procès devant les assises. » Autrement dit, les ADN retrouvés pourraient correspondre à celui de policiers ou même de journalistes…

Mais Sylvie Noachovitch n’est pas du genre à baisser les bras. « Nous avons fait de nouvelles demandes d’actes afin que ces ADN soient maintenant comparés avec d’autres protagonistes du dossier, confie-t-elle à 20 Minutes. Nous avons également demandé l’audition d’un nouveau témoin. »

Quoi qu’il en soit, Georges Kiejman ne croit pas à un revirement de situation. , l’avocat des proches de Ghislaine Marchal, déplorait alors que « de nouvelles pièces surgissent périodiquement [dans cette affaire] comme un serpent de mer » et, surtout, « qu’elles n’ajoutent rien au débat et sont dénuées de toute pertinence. »