Un camp d'été «décolonial» non-mixte crée la polémique à Reims
ANTI-RACISME La tenue de ce camp a suscité de vives réactions, notamment sur Twitter où plusieurs internautes ont dénoncé une forme de « racisme »…
Pour certains, c’est du racisme anti-blanc. Un séminaire de formation à l’anti-racisme réservé uniquement aux victimes du « racisme d’Etat » suscite la polémique sur les réseaux sociaux. Ce rassemblement, qui exclue ainsi les personnes blanches de peau, se déroulera du 25 au 28 août au Centre international de séjour de Reims.
Les organisatrices n’indiquent cependant nulle part que le camp d’été est anti-blanc, mais ont choisi de l’ouvrir uniquement aux victimes de « racisme structurel », excluant de facto les personnes blanches.
« La non-mixité, une nécessité politique »
« Le camp s’inscrit dans la tradition des luttes d’émancipations décoloniales anti-capitalistes et d’éducation populaire », affiche le site internet de l’événement.
180 participants s’y sont inscrits, a confirmé Sihame Assbague, co-organisatrice de l’événement aux côtés de la militante féministe radicale Fania Noël et connue par ailleurs pour être la porte-parole du collectif « Stop au contrôle au faciès ». « Quels que soient les groupes sociaux dominés concernés, il nous semble que oui, la non-mixité est une nécessité politique », expliquent également les organisatrices.
« Rien ne permet d’interdire cette rencontre à ce jour », estime la ville de Reims
La tenue de ce camp a suscité un début de polémique, notamment sur Twitter où plusieurs utilisateurs se sont émus de ce « racisme anti-blancs ». « Le travail de prise de conscience fait par les associations de lutte contre le racisme est légitime, mais ne doit jamais être fait de façon provocatrice d’autant que si l’accès est vraiment restreint, cela devient en plus illégal », a critiqué Noémie Michelin, responsable de l’antenne rémoise de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra).
En revanche, pour Martine Solczanski, directrice du centre de séjour, le séminaire n’interfère pas avec les principes de non-discrimination défendus par son établissement. « Nous avons traité leur demande de réservation comme tous les groupes et professionnellement ça ne me pose pas de problème », a-t-elle réagi.
« Rien ne permet d’interdire cette rencontre à ce jour », a fait savoir la Ville de Reims, qui siège au conseil d’administration du centre de séjour.