Alerte enlèvement en Saône-et-Loire: Nathael a été retrouvé en bonne santé
FAITS DIVERS Une alerte enlèvement avait été diffusé vendredi soir...
Nathael a été retrouvé. C’est le vice-procureur de la République de Mâcon, Frédéric Jacques, qui l’a annoncé ce samedi lors d’une conférence de presse dans les locaux de la gendarmerie de Charnay-lès-Mâcon. Le garçon de neuf ans, porté disparu depuis vendredi, a été retrouvé en bonne santé avec son père dans le Vaucluse, dans le cadre du dispositif Alerte enlèvement.
L’enfant et son père ont été retrouvés « en train de se détendre près d’une rivière » par les gendarmes « dans le secteur de Bédarrides », près du domicile du mis en cause, a précisé le magistrat. Nathael séjournait chez ses grands-parents paternels pendant les vacances à Romenay, une petite commune de Saône-et-Loire. Ses parents sont séparés mais sa mère, avec laquelle il vit dans le Var, a conservé de bonnes relations avec ses beaux-parents et leur avait confié l’enfant pour quelques jours.
Des témoignages ont permis de le localiser
Nathael devait revenir à Toulon vendredi mais quand sa grand-mère est venue le réveiller vers 6h30, elle n’a trouvé que des coussins dans son lit. Le père, âgé de 58 ans, venu du Vaucluse en voiture, était rentré dans la maison dont il possède les clefs durant la nuit, son téléphone portable ayant borné vers 2h à Romenay - il l’a éteint par la suite. Avant de reprendre la route avec l’enfant, vêtu de son pyjama et d’un tricot.
En fin de matinée vendredi, le véhicule a été contrôlé par les gendarmes près de Mâcon mais l’alerte enlèvement n’avait pas encore été déclenchée, la grand-mère n’ayant pas signalé la disparition. C’est la mère, informée par une soeur du père habitant aussi dans le Vaucluse, qui a porté plainte à Toulon, à la suite de quoi l’alerte a pu être déclenchée en soirée. Une vingtaine de gendarmes ont alors été mobilisés autour du domicile du père, des témoignages permettant de le localiser avec son fils.
Aucune trace de violence relevée
Les enquêteurs n’ont relevé aucune trace de violence ou de contrainte sur Nathael, qui attend sa mère, Françoise Mari, à la gendarmerie de Carpentras. « Je suis contente qu’il ait pu être retrouvé, mais je ne suis pas encore très bien », a-t-elle déclaré à la mi-journée. « J’aurais voulu ne jamais vivre ce jour-là », a-t-elle résumé, à propos des heures passées à attendre des nouvelles de son fils.
Le père, placé en garde à vue à Avignon, doit être transféré dans la journée à la section de recherches de la gendarmerie de Dijon. Il encourt 5 ans de prison. Sans emploi ni compte en banque, il est dans une « situation instable », selon le parquet. Il avait déjà enlevé son fils en 2012, durant deux mois. Ce précédent lui a valu d’être condamné en 2014, procédure au cours de laquelle il avait refusé une expertise psychiatrique. En mars dernier, la justice toulonnaise avait accordé temporairement à la mère l’exercice exclusif de l’autorité parentale, privant le père de son droit de garde et de visite. « Il le savait mais il a choisi la solution de force », a souligné le magistrat.
Déclenché 18 fois et toujours efficace
Le plan « Alerte enlèvement », mis en place en France en 2006, est un dispositif d’alerte massive lancé sous l’autorité du procureur de la République, via une cinquantaine de canaux de diffusion (radio, télévision, sites internet, panneaux de gare et d’autoroutes, panneaux d’affichage urbain, réseaux de la SNCF ou de la RATP, 22.000 bornes de la Française des Jeux) pour mobiliser la population dans la recherche de l’enfant enlevé et de son ravisseur. Les particuliers peuvent relayer l’alerte via les réseaux sociaux et des applications de smartphones.
Il a été déclenché 18 fois depuis son lancement, selon le ministère de la Justice, et a toujours permis jusqu’à présent de retrouver les enfants enlevés. Il est largement inspiré du plan « Amber Alert », créé au Texas en 1996, après l’enlèvement et l’assassinat de la petite Amber Hagerman.
Il n’est cependant activé que si plusieurs critères sont réunis : un enlèvement avéré et pas une simple disparition ; une victime mineure dont l’intégrité physique ou la vie doivent être en danger ; des éléments d’information permettant de localiser l’enfant. La dernière alerte de ce type remontait à l’enlèvement d’une fillette de quatre ans en juillet à L’Isle-d’Abeau (Isère), retrouvée saine et sauve quelques minutes après le déclenchement de l’alerte.