Relations sexuelles: Les jeunes moins actifs que leurs parents au même âge

SEXUALITE Non, Tinder n’a pas fait de la génération Y une classe d'âge portée sur le sexe, selon une étude américaine parue mardi…

A.Ch.
Une utilisatrice de l'application Tinder.
Une utilisatrice de l'application Tinder. — ROBIN UTRECHT/SIPA

Ils en parlent beaucoup plus mais en font bien moins que leurs parents. D’après une étude américaine parue mardi dans la revue scientifique Archives of Sexual Behaviour, les jeunes nés de 1980 à la fin des années 1990 ont moins de relations sexuelles que toutes les générations précédentes depuis le début du XXe siècle.

Selon le sondage effectué sur 26.000 Américains âgés de 20 à 24 ans, 15% n’avaient pas eu de partenaire sexuel depuis l’âge de 18 ans. Les jeunes femmes étaient plus nombreuses à être inactives sexuellement que les jeunes hommes, mais entre 1991 et 2015, le nombre de lycéens se déclarant vierges est passé de 46 à 59%, tous sexes confondus.

Pas de pression

Des résultats étonnants alors que les applications de rencontre et le « casual sex » sont devenus banales. Mais paradoxalement, la facilité semble ne pas être attiser le désir : « Alors que les mentalités sont devenues plus permissives concernant le sexe avant le mariage, la montée de l’individualisme permet aux jeunes adultes américains de ne pas se sentir sous pression et de pouvoir se conformer à leurs propres envies », estime Ryne Sherman, professeur de psychologie. En gros, plus on peut le faire, moins on a envie de le faire.

Des explications plus concrètes sont aussi évoquées par les auteurs de l’étude : les jeunes vivent plus longtemps avec leurs parents, ce qui rend les rencontres sexuelles plus compliquées. Ils sont aussi plus informés sur les risques de maladies sexuellement transmissibles et ne sont plus aussi insouciants que pouvaient l’être leurs parents hippies. Enfin, ils se mettent en couple et se marient moins tôt que leurs aïeux : si mamie était plus active sexuellement à 25 ans, elle avait aussi déjà donné naissance à 4 enfants et ne prenait pas forcément son pied à chaque fois. C’est peut-être finalement une bonne nouvelle que nous apporte cette étude.