Intempéries: «Ces épisodes pluvieux peuvent très bien se produire en juillet»
INTERVIEW Entre les records de précipitations et les effets du réchauffement climatique, même Météo France a du mal à y voir clair...
Le verdict de Météo France est tombé. Entre lundi à 8h00 et ce mardi à la même heure, il est tombé l’équivalent d’un mois de précipitation en France. A la mi-journée, le Loiret était placé en vigilance rouge par le service de météorologie, et six autres départements étaient en vigilance orange.
Alors que l’été approche, même si ça n’en a pas l’air en regardant par la fenêtre, 20 Minutes fait un point climat avec Michel Daloz, prévisionniste à Météo France.
Depuis combien de temps le printemps n’avait pas été aussi pluvieux ?
On bat des records partout ! Rien qu’à Paris, il y a eu autant de précipitations en mai que s’il avait plu pendant trois mois en tant normal : 172mm de pluie, beaucoup plus que le précédent record, en 1992, de 132mm. C’est valable pour d’autres secteurs, comme dans le Nord ou le Loiret. A Orléans, le précédent record datait de 1985, avec 142mm. On a relevé 164mm pour ce mois de mai 2016. Et sur les dernières 24h, à Paris, 53mm de pluie sont tombés. Autant qu’en un mois de mai normal. En revanche, en matière de températures, nous sommes dans la normale. 2013 avait été bien pire, avec des chutes de neige tardives.
Printemps pourri, donc été ensoleillé ?
Pour l’instant on ne peut pas dégager de tendance saisonnière, c’est un peu tôt et rien de spécial n’a été signalé. Mais les pluies vont se calmer progressivement dans la semaine, et à partir de ce week-end, on commencera à voir des épisodes plus chauds, plus estivaux. Maintenant il n’y a rien de stable dans nos modèles au-delà de dix-quinze jours. Mais la probabilité de voir cinq mois pourris d’affilée est assez faible.
Va-t-il falloir s’habituer aux printemps pluvieux ?
Il y a un réchauffement climatique, donc dans la chronologie tout est possible. Mais on le voit avant tout avec des hivers de plus en plus doux. Il y a plus d’humidité, donc plus d’intempéries. Le vrai marqueur de ce réchauffement, c’est la fréquence d’événements ponctuels comme une tempête par exemple. Tout est aléatoire en météo, on est surpris chaque année et il est difficile de définir la météo à une période de l’année, seulement une tendance. Ces épisodes pluvieux du mois de mai 2016 peuvent très bien se produire en juillet l’an prochain.