Rendez-vous ce jeudi pour suivre la poursuite du mouvement contre la loi travail, notamment dans les raffineries, les centrales nucléaires et les transports en commun.
Loi travail: Les 19 centrales nucléaires en grève ce jeudi
GREVE Revivez la situation alors que six raffineries sur les huit du pays marchent au ralenti…
L’ESSENTIEL:
- Le dépôt de carburants de Douchy-les-Mines (Nord) a été débloqué dans le calme par les CRS vers 5h ce mercredi matin.
- Six raffineries sur les huit que compte le pays sont touchées, selon la CGT.
A LIRE AUSSI:
La CSMF, premier syndicat de médecins libéraux, s’est inquiétée ce mercredi des rationnements de carburant touchant selon elle certains praticiens, appelant « toutes les préfectures » à leur donner « un accès prioritaire » pour ne pas entraver la continuité des soins.
La préfecture a annoncé ce mercredi soir la levée des arrêtés de restriction d’approvisionnement en carburant dans tout le grand ouest. Au total, 19 préfectures sur 20 dans l'Ouest (régions Normandie, Bretagne, Pays de la Loire et Centre) avaient pris depuis le 20 mai des mesures restrictives limitant la quantité totale autorisée par client, assorties d'interdictions d'emporter du carburant dans des récipients (jerrycanes, bidons) qui sont, elles, maintenues.
Les personnels des 19 centrales nucléaires françaises ont voté la grève pour ce jeudi, a déclaré Marie-Claire Cailletaud, porte-parole de la fédération de l’énergie et des mines de la CGT. Le mouvement, qui devait débuter mercredi à partir de 20 heures, devrait entraîner des baisses de charge, mais pas l’arrêt des centrales, a déclaré la syndicaliste à Reuters.
«En plein d'état d'urgence, à trois semaines de l'Euro, la France est bloquée, sous la pression d'un syndicat ultra-minoritaire qui défend ses intérêts propres et en aucun cas l'intérêt des salariés», estime François Fillon. «Je dis "halte à la dictature de la minorité !" Notre pays n'a pas les moyens de s'arrêter de travailler ni de perdre son énergie à chercher désespérément une pompe à essence approvisionnée».
Trois des quatre sites français du géant américain de la distribution en ligne Amazon étaient touchés ce mercredi par un mouvement de grève portant sur des revendications salariales et le retrait de la loi travail, à l’appel de la CGT. Des salariés des sites de Douai (Nord), Montélimar (Drôme) et Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) se sont exprimés mercredi en assemblée générale en faveur d’une grève illimitée.
La CGT du livre se joint au mouvement. Le syndicat a décidé de bloquer ce mercredi soir l’impression de plusieurs quotidiens nationaux, empêchant ainsi leur parution demain.
La SNCF a indiqué prévoir un « léger mieux » ce jeudi sur les TGV (4 sur 5) et, en région parisienne, sur le RER où le trafic est annoncé « quasi normal » et le réseau Transilien (4 sur 5). Sur les autres lignes, les perturbations devaient rester identiques à mercredi avec 2 TER sur 3 (y compris bus de remplacement) et 6 Intercités sur 10. En dépit de l’appel reconductible de SUD-rail, l’entreprise anticipe « un retour progressif à la normale quasi généralisé » vendredi.
La CGT de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne) a appelé les salariés du site à une grève de vingt-quatre heures à partir de mercredi soir pour réclamer le « retrait de la loi travail » et « sauver EDF ».
« La surenchère actuelle dépasse le cadre acceptable d’un mouvement de contestation […] Il appartient à l’Etat de veiller au respect du droit », écrivent dans un communiqué commun le Medef (première organisation patronale), la CGPME (petites et moyennes entreprises), mais aussi la FNSEA (agriculteurs), l’Udes (économie sociale et solidaire), l’Unapl (professions libérales) et l’UPA (artisans). Le président de la CGPME, François Asselin, a dénoncé des blocages qui « ressemblent plus à du sabotage qu’à un combat d’idées », soulignant que « des petites entreprises avec leurs salariés souffrent directement » de ce qu’il présente comme « un combat de coqs » entre la CGT et le gouvernement.
Après l’essence, les secteurs de l’électricité et du gaz sont entrés dans le mouvement social contre le projet de loi travail. Faut-il pour autant s’attendre à des coupures de courant dans les foyers français ? Le point sur la situation par ici.
D’après France 3 Centre-Val de Loire, la centrale nucléaire de Chinon (Indre-et-Loire) sera bloquée dès ce mercredi soir.
Près de sept Français sur dix (69 %) sont favorables au retrait du projet de loi Travail « pour éviter un blocage du pays » et une forte majorité tient François Hollande et Manuel Valls pour responsables des tensions sociales actuelles, selon un sondage Elabe publié mercredi. A la question « le gouvernement doit-il retirer le projet de loi Travail ? », 47 % des personnes interrogées répondent « oui, tout à fait » et 22 % « oui, plutôt ». A l’opposé, 17 % jugent qu’il ne doit « pas vraiment » et 14 % « pas du tout » le retirer, selon cette enquête pour BFMTV.
Enquête réalisée en ligne les 24 et 25 mai auprès d’un échantillon de 1.000 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
Selon Frédéric Brenon, notre journaliste sur place, les salariés grévistes de Donges restent « déterminés » dans leur lutte contre le projet de loi Travail. Ce mercredi, ils poursuivent la grève à la raffinerie Total. Même situation, juste à côté, sur le dépôt de carburant de la SFDM, qui bénéficie du soutien physique de salariés du bassin nazairien (aéronautique, navale, dockers…). Seul l'approvisionnement pour les véhicules de secours est toléré. L'article est à lire ici.
Le préfet de la Loire-Atlantique a décidé d’interdire l’une des deux manifestations non déclarées contre la loi travail prévues jeudi à Nantes. L’arrêté d’interdiction concerne un appel relayé sur les réseaux sociaux et intitulé « Ni loi travail, ni 49.3, ni état d’urgence : jeudi 26 mai Nantes dans la rue », pour un rassemblement prévu à 14h place du Bouffay, où se tiennent depuis le 31 mars les « Nuit debout » nantaises. Une autre manifestation, à l’appel des organisations syndicales, qui doit partir à 15h de la station de tramway « Haluchère », située dans le nord-est de Nantes, et qui n’a pas non plus été déclarée, n’a par contre pas été interdite, les syndicats ayant « communiqué sur le parcours », a expliqué la préfecture de Loire-Atlantique.
Dans ce département, où la situation reste très tendue en termes d’accès aux carburants, les entreprises s’inquiètent, comme le rapporte notre journaliste Julie Urbach. D’après Jean-François Gendron, président de la CCI Nantes-Saint-Nazaire : « Il y a un gros ras-le-bol de l’ensemble des chefs d’entreprise et de leurs salariés. La situation est très tendue, beaucoup commencent à envisager du chômage partiel. » La CCI appelle d’ailleurs les entreprises à un rassemblement vendredi à 11h devant la préfecture, pour dénoncer cette situation. L’article est à lire par là.
Notre journaliste Laure Cometti a mené l’enquête et répond à la question par ici.
La vedette de télé-réalité, qui a récemment été condamnée à six mois de prison ferme pour violences sur son compagnon, a décidé de s’inviter dans le débat sur le blocage des raffineries. La mannequin, styliste et chroniqueuse audiovisuelle (selon Wikipedia) tweete ce jour : « T’es une station mais ta pas d’essence ??? !!!!!!» [« Tu es une station mais tu n’as pas d’essence ??? !!!!!!» pour les puristes]. Un coucou à peine téléphoné (non mais allo quoi…) à sa phrase culte sur les soins capillaires.
Le préfet du Var vient de lever les réquisitions de 10 stations-service du département jusque-là réservées aux véhicules d’urgence et de secours. Pour autant, le carburant reste rationné. Le point sur la situation dans le département avec notre journaliste Amandine Rancoule est à lire par là.
Elle est dans tous les médias, mais la carte Penurie.mon-essence.fr qui indique les stations « peu ou prou en pénurie de carburant » et qui pare la France d’orange avec 4 030 stations frappées n’est pas si fiable, comme le prouve un article de nos confrères de Sud-Ouest. Le quotidien a appelé chacune des 30 stations de la région présentées comme étant fermées sur la carte et constate que dans les faits… Aucune n’est en panne sèche.
La centrale nucléaire la plus puissante de France et deuxième en Europe, située à Gravelines (Nord) sera bientôt à l'arrêt. La CGT, syndicat majoritaire sur ce site, qui compte six réacteurs, a voté ce mercredi l’arrêt de la production et le blocage pour le lendemain, 26 mai, dès 6h du matin. Le point sur la situation par ici.
« La raffinerie fonctionne normalement, nous avions moins d’une dizaine de grévistes ce matin qui ont été remplacés à leurs postes », a indiqué Didier Lutsen, porte-parole de la direction de la deuxième raffinerie de France. « La direction a fait appel à des salariés en repos pour tenir les postes de grévistes », a affirmé de son côté Christophe Aubert, secrétaire CGT d’ExxonMobil, reconnaissant qu’il n’y a pas d’impact du mouvement sur la production. « Nous allons continuer à organiser des assemblées générales à chaque prise de fonctions des différentes équipes pour expliquer aux salariés les dangers de la loi El Khomri », a-t-il ajouté. La CGT et FO ne sont pas dominants à Exxon parmi le personnel de production, contrairement aux raffineries de Total.
La FNSEA, le principal syndicat agricole, a demandé mercredi au gouvernement que les agriculteurs puissent s’approvisionner prioritairement en carburant, afin de préserver leur activité. « Les agriculteurs signalent d’ores et déjà des retards dans la réception de leurs fournitures, comme dans l’acheminement de leurs produits », assure la FNSEA. « Pour des productions comme l’horticulture ou les fruits et légumes, une grosse partie du chiffre d’affaires se joue sur les semaines à venir. D’autres produits comme le lait et les viandes, ont une durée de vie très courte », ajoute-t-il.
Comme nous le signale notre journaliste Elsa Provenzano, seules quelques stations-service sont fermées en Gironde et moins de 50 connaissent des difficultés d'approvisionnement ce mercredi. Le point sur la situation par ici.
Oups… Alors que le Premier ministre s’expliquait devant les députés à l’Assemblée nationale, il a utilisé le mot « apprivoiser » à la place du mot « approvisionner » : « Nous considérons que les Français doivent pouvoir s’apprivois… s’approvisionner, se déplacer », a-t-il dit, « sans avoir à attendre des heures devant leur station-service ». Alors, simple erreur ou lapsus révélateur ?
Roger Karoutchi, sénateur LR et ex-secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement, le conflit tourne au « bras de fer » et au « jeu de rôles malsain » entre « un gouvernement discrédité, minoritaire, qui veut dire j’existe » face « à un syndicat CGT, minoritaire » et « en perte de vitesse aux élections, qui, pour reprendre la main (…) a totalement quitté le domaine du dialogue social et dit je bloque ». « Le gouvernement ne veut pas reculer, parce que (…) s’il cède, il donnerait vraiment le sentiment qu’il est incapable de gérer le pays », a ajouté cet élu des Hauts-de-Seine, devant l’Association des journalistes parlementaires (AJP).
@forrestgump, qui écrit : « Ca y est, maintenant ont entretien la psychose de la peur, après le manque de carburant, celle des docteurs qui ne pourraient plus nous soigner, on dirait que "20minutes" fait de la propagande anti grève ». Eh bien, non, rassurez-vous, ce n’est pas le cas. Nous relayons seulement le communiqué d’un syndicat de médecins qui s’inquiète (voir le poste de 14h35) et qui, d’ailleurs, ne demande pas à la CGT de cesser le mouvement, mais aux préfectures de revoir les mesures de restrictions qu’elles prennent.
Alors qu’il avait fait reculer l’âge de la retraite de 60 à 62 ans lors de son quinquennat, Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, a lancé devant plusieurs centaines de personnes réunies au siège du parti (XVe arrondissement) : cette réforme, « nous l’avons réussie ». Elle s’est traduite par « 22 milliards d’euros de recettes en plus pour l’assurance vieillesse, sans qu’il y ait un seul blessé dans la manifestation, sans 49-3 et sans pagaille ». « Pas de pagaille, pas de violence, pas de 49-3. Aujourd'hui, la loi El Khomri, c’est rien, grâce à ce rien, on a le 49-3 et grâce à rien, on a l’anarchie », a-t-il affirmé.
Le Premier ministre Manuel Valls, qui s’exprime actuellement à l’Assemblée nationale, affirme qu’il n’y aura « ni retrait » de la loi travail, « ni remise en cause » de l’article 2, qui porte sur l’articulation entre accords de branche et accords d’entreprise et constitue le principal point de blocage avec les syndicats hostiles au texte. « La CGT ne fait pas la loi dans le pays », a-t-il par ailleurs martelé.
La direction annonce un taux de participation à la grève de ce mercredi, lancée par la CGT et Sud, de 10,6 %. Rappelons que ce mouvement a pour but de protester contre la loi Travail mais également contre plusieurs réformes en cours à la SNCF et dans la branche ferroviaire. La SNCF rappelle que ce taux de participation n’est pas une estimation, mais « le décompte réel à partir des prises de service » et donne cette infographie rappelant la participation lors des précédents mouvements :
« Face à la pénurie de carburant qui touche maintenant tout le pays », les préfectures ont mis en place des mesures de restriction qui ne concernent pas les professions « prioritaires », dont les médecins. « Pourtant certains départements appliquent un rationnement en considérant comme prioritaires uniquement les professionnels de santé qui se rendent au domicile de leurs patients ou en limitant la quantité de carburant délivrée », écrit le docteur Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, qui rappelle que « les médecins doivent se déplacer non seulement pour leurs visites à domicile mais aussi pour se rendre en établissement de santé ou à leur cabinet, notamment pour les gardes et les urgences. Ceci est indispensable pour la continuité des soins ».
La fédération FO Energie et Mines a indiqué mercredi qu’elle « s’associait » aux journées de grève et de manifestations prévues jeudi et le 14 juin. Elle « propose aux électriciens et gaziers de marquer encore plus ouvertement leur demande de retrait de la loi » et de « mettre en débat » lors d’assemblées générales « les modalités d’actions avec notamment la reprise en main de l’outil de travail et la possibilité de reconduire le mouvement ».
« Le gouvernement s’est mis dans une impasse, et si aujourd’hui il recule, le sentiment d’impuissance qu’il donne s’aggravera encore et il ne pourra plus agir », a estimé Alain Juppé sur Europe 1. Mardi, l’ancien Premier ministre avait appelé le gouvernement à prendre « des mesures rapides et efficaces » pour que le pays ne soit pas bloqué.
Le « Cluster » maritime français (CMF), organisation professionnelle du secteur de la mer, a appelé ce mercredi à une reprise de l’activité dans les ports. Le CMF liste « 70 escales reportées ou annulées au port du Havre, 18 reportées à Marseille et autant pour Dunkerque, et 16 reportées ou annulées au port de Nantes ». « Les ports de Bordeaux et de Rouen, ainsi que bien d’autres ports secondaires, connaissent eux aussi d’importantes perturbations ».
« Dès la fin de la semaine, des entreprises mettront des salariés en chômage partiel en raison du manque de carburants » prévient le délégué général de l’OTRE, l’organisation des TPE et PME du transport routier. « Pour une entreprise de 10 camions, l’arrêt de l’activité représente une perte de 45.000 à 50.000 euros par semaine », précise-t-il. Les représentants de l'OTRE seront reçus ce mercredi après-midi au ministère des transports.
Vingt-neuf navires transportant des vracs liquides, hydrocarbures et gaz sont immobilisés ce mercredi, en rade ou à quai sur les terminaux pétroliers de Fos-sur-Mer et de Lavera, dans les Bouches-du-Rhône. L’arrêt de travail, lancé à l’appel de la CGT du GPMM et de Fluxel, l’opérateur privé qui gère les deux terminaux pétroliers, est prévu jusqu’au vendredi 27 mai inclus.
La capitale est lourdement impactée par les problèmes d’approvisionnement. Dans la région parisienne, « un peu plus de 40 % des stations sont en difficultés ». Selon l’application mobile « Essence comparateur carburant », 4.026 stations au total sont « peu ou prou en pénurie de carburant », a indiqué son co-fondateur, Pierre Auclair. « C’est très compliqué dans l’ouest, ça se densifie en région parisienne et toute la vallée du Rhône jusqu’au bassin méditerranéen est touchée », a-t-il ajouté.
Le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, a confirmé que le gouvernement avait puisé dans ses réserves stratégiques de produits pétroliers et a précisé que l'équivalent de trois jours de stocks sur 115 disponibles avaient été utilisés jusqu'à présent.
« Onze dépôts ont été libérés », a indiqué le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. Les forces de l’ordre ont mené plusieurs opérations pour disperser des manifestants bloquant des dépôts de carburant, notamment à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) mardi et à Douchy-les-Mines (Nord) mercredi. François Hollande a assuré mercredi lors du Conseil des ministres, que « tout serait mis en œuvre pour assurer l’approvisionnement (de carburant) aux Français et à l’économie », d’une manière « déterminée et sereine », selon des propos rapportés par Le Foll.
Pour Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement et par ailleurs ministre de l’Agriculture, c’est toujours « non ». Alors que Bruno Le Roux, président du groupe PS à l’Assemblée nationale, s’était montré ouvert à une évolution sur l’articulation entre accords de branche et accords d’entreprise, prévue à l’article 2 du projet de la loi Travail et principal point de blocage avec les syndicats hostiles au texte, Le Foll vient de déclarer qu’il « n’est pas prévu de revoir ces principes ».
Le gouvernement a confirmé, comme l’avait indiqué un peu plus tôt Francis Duseux, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), que la France a commencé à puiser dans ses réserves stratégiques de produits pétroliers. Trois jours ont été utilisés sur les 115 disponibles.
L’activité du quatrième et dernier dépôt de carburant nordiste où les approvisionnements de camions-citernes avaient cessé depuis jeudi, celui de Mardyck près de Dunkerque, a repris mercredi. « L’Assemblée générale a voté la fin de la grève. Les personnels postés [au 3x8] souhaitaient la poursuite du mouvement, mais pas le personnel de jour, plus nombreux », avait affirmé sur place la veille Benjamin Tange, secrétaire de la CGT-Etablissement des Flandres, majoritaire. « La direction a exercé des pressions et joué sur les peurs avec le personnel, en disant que le site était en danger avec la perte potentielle de clients, bref le discours patronal habituel », a-t-il dénoncé.
Le président du Medef, Pierre Gattaz, a dénoncé mercredi les méthodes « irresponsables » des syndicats qui bloquent les raffineries. Il a également appelé le gouvernement à « redresser » la loi travail qui, selon lui, « ne servira à rien » si elle est maintenue dans son état actuel.
Sur les 12 000 stations-service du territoire, « on a 4 026 stations peu ou prou en pénurie de carburant », a affirmé Pierre Auclair, le co-fondateur de l’application mobile Essence, sur France Info. Et d’ajouter : « C’est très compliqué dans l’Ouest, ça se densifie en région parisienne et toute la vallée du Rhône jusqu’au bassin méditerranéen est touchée. Il n’y a guère que l’Est et le Centre qui ne sont pas touchés ».
Alors que, comme mardi, 20 % des 12.000 stations françaises sont soit en pénurie complète, soit en pénurie d’un ou deux produits, les automobilistes s’inquiètent : « Ces trois derniers jours nous avons battu tous les records de consommation (…) avec 500 % d’augmentation dans certains secteurs » géographiques, précipitant la pénurie, explique Alain Vidalies, secrétaire d’Etat chargé des transports.
L'ex-ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg propose de sortir du conflit actuel autour de la loi Travail en organisant un référendum, une idée également défendue par Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière. Et vous, qu'en pensez-vous ? Cette solution vous semble-t-elle la bonne ? Dites le nous dans les commentaires.
L’ancien ministre de l’Economie Arnaud Montebourg a suggéré mercredi sur RMC et BFMTV de sortir de la contestation contre la loi travail en organisant le dialogue et en nommant un médiateur, ou en recourant au référendum. « Le gouvernement a la responsabilité de débloquer cette situation », a affirmé Montebourg. L’ancien ministre, qui envisage d’être candidat à la présidence de la République, a dénoncé la « politique permanente du coup de force » du gouvernement, la loi Travail n’ayant pas été « négociée avec les organisations syndicales » et ayant été adoptée en faisant usage du 49-3 à l’Assemblée nationale.
Le président du groupe PS à l’Assemblée Bruno Le Roux s’est montré mercredi ouvert à une évolution sur l’articulation entre accords de branche et accords d’entreprise, prévue à l’article 2 du projet de la loi Travail. Invité de l’émission Questions d’Info LCP-France Info-Le Monde-AFP, Le Roux a dit souhaiter voir s’il y a « une possibilité que la branche donne un avis a priori » et non a posteriori sur l’accord d’entreprise, « ce qui est demandé par de nombreux syndicats ». « La discussion doit être aussi ouverte sur le fait de (laisser) le paiement des heures supplémentaires à l’appréciation d’un accord d’entreprise » ou au niveau des branches, à l’instar de ce qui a été acté pour les routiers.
Alors que la fronde sociale contre la loi Travail affecte l’énergie et les transports, mais aussi la production d’électricité, les organisations patronales écrivent dans un communiqué commun : « Face à cette situation, il appartient à l’Etat de veiller au respect du droit et de prendre les mesures permettant de garantir l’intérêt général, la liberté de travailler et de circuler librement ». Le texte est signé par la CGPME (petites et moyennes entreprises), la FNSEA (agriculteurs), le Medef (patronat), l’Udes (économie sociale et solidaire), l’UNAPL (professions libérales) et l’UPA (artisans).
Le secrétaire d’Etat aux Transports, Alain Vidalies, a publié mercredi au Journal officiel un arrêté permettant aux transporteurs d’hydrocarbures de déroger aux règles en matière de temps de conduite et de repos afin de faciliter l’approvisionnement de plusieurs régions françaises en manque de carburants.
Ce texte, daté du 24 mai, permet un dépassement de la durée de conduite journalière de deux heures maximum, qui réduit d’autant le temps de repos quotidien et allonge d’autant la durée de conduite hebdomadaire. Cette dérogation « est accordée pour une période de 24 heures reconductible jusqu’à la publication d’un nouvel arrêté y mettant fin », précise l’arrêté.
L’information provient de la CGT des Yvelines. Depuis ce mercredi matin, les agents de la centrale EDF de Porcheville occupent la salle de commande de l’unique groupe de production encore disponible et en empêchent le démarrage. Les agents Erdf de la base de Maurepas sont eux aussi en grève depuis ce mercredi. Tous protestent contre la loi Travail, mais aussi « pour dénoncer la casse du service public de l’énergie » précise le syndicat dans un communiqué.
Comme le rapporte notre journaliste à Marseille Amandine Rancoule, la préfecture du Var a mis en place des mesures de restriction de carburant dans les stations-service du département. Pour tout savoir sur ces restrictions, il suffit de lire cet article.
Mardi, le dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche, près de Rennes, a connu une journée record en voyant défiler 350 camions-citernes. « 9,5 millions de litres de carburants ont été livrés, soit 40 % de plus que lundi », selon la préfecture d’Ille-et-Vilaine, qui envisage « un retour progressif à la normale pour les stations-service ». La situation reste cependant tendue pour les automobilistes, qui doivent s'armer de patience. Le point complet sur la situation, réalisé par notre journaliste à Rennes, est à lire par ici.
C’est ce que laisse sous-entendre Christian Paul, le chef de file des députés PS « frondeurs ». En cas d’utilisation de l’article 49-3 en seconde lecture, il a affirmé sur LCI que son groupe prendra « [ses] responsabilités ». Et d’ajouter : « Si le texte n’a pas changé, voire s’il a été dégradé encore par le Sénat, il est clair que nous ne pourrons pas le voter ». Christian Paul « en appelle » pour l’instant « au président de la République, parce que dans la gravité de la situation, c’est le président de la République qui a la clé du dialogue. Il doit donner le signal d’une reprise d’un dialogue sérieux et loyal et de négociations », a-t-il déclaré.
Le trafic SNCF était perturbé mercredi matin mais « moins que la semaine dernière », selon la SNCF, avec 3 TGV sur 4 et 4 RER sur 5 en circulation, en raison d’un nouvel appel à la grève de la CGT-Cheminots et SUD-rail pour peser dans la phase finale de négociations sociales dans le rail. En province, la SNCF annonce 2 TER sur 3 et 6 Intercités sur 10. Il s’agit du cinquième épisode de grève des cheminots SNCF depuis début mars pour défendre leurs conditions de travail. Les deux syndicats inscrivent également leur action dans la contestation du projet de la loi travail.
Depuis mardi soir, le fonctionnement de la Compagnie industrielle et maritime (CIM) du port du Havre et du cap d’Antifer est interrompu du fait d’une grève de la CGT, syndicat unique de l’entreprise. Avec ses deux terminaux, elle alimente en brut importé les deux grosses raffineries havraises, ExxonMobil, mais aussi la plate-forme Total de Gonfreville-l’Orcher qui, elle, est à l’arrêt, depuis la semaine dernière, du fait du mouvement social contre la loi Travail. « J’ai eu ce matin le directeur de la CIM au téléphone. Il y a un consensus [entre direction et syndicat] pour une grève jusqu’à vendredi midi », a indiqué Nicole Klein, la préfète de Normandie et de Seine-Maritime, à la radio France Bleu. La CIM, bloquée depuis mardi, « est d’intérêt vital puisqu’elle fournit les aéroports de Roissy et d’Orly », a-t-elle poursuivi, précisant que les aéroports parisiens avaient des stocks de 30 jours de kérosène.
« Il y a un parti politique qui est aux abonnés absents et c’est à proprement scandaleux, c’est le FN. » Xavier Bertrand, président (Les Républicains) de la région Hauts-de-France, s’est attaqué mercredi sur Europe 1 au Front National. « Le FN qui est normalement toujours le garant de l’autorité et de l’ordre, profite de cette situation », a-t-il accusé. « Cette chienlit et tout ce gâchis, cela profite aux intérêts de Madame Le Pen car elle son intérêt, ce n’est pas l’intérêt national, c’est qu’il y ait le plus de gâchis, le plus de problèmes possible », a-t-il dit. « Et d’autre part, on sait que parmi les adhérents de la CGT il y a aussi des adhérents, des électeurs du FN », a-t-il dit. Le Front national, opposé au projet de loi travail, avait appelé les députés à renverser le gouvernement.
Philippe Martinez, leader de la CGT a dénoncé ce mercredi matin le « chantage » de Total au lendemain de l’annonce par son PDG de son intention de « réviser sérieusement » les investissements prévus en France en raison du blocage de raffineries par des opposants à la loi travail.
« A chaque fois c’est le même chantage. Total est une entreprise qui est au bord de la faillite (…), des actionnaires qui vont bientôt être SDF », a ironisé le secrétaire général de la CGT sur France Inter.
Mardi, Patrick Pouyanné, le PDG du groupe Total, a déclaré que le blocage total ou partiel de cinq raffineries allait conduire le groupe français à « réviser sérieusement » les plans d’investissements « dans l’ensemble de ses sites en France ».
Le gouvernement compte-t-il réquisitionner des employés, comme l’avait fait le gouvernement Fillon en 2010 ? « Pour l’instant ça n’a pas été évoqué », a déclaré Stéphane Le Foll sur France Info.
Le porte-parole du gouvernement a dénoncé le « durcissement » opéré par la CGT dans la contestation du projet de loi sur le travail.
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a estimé mercredi que retirer le projet de loi travail, comme le réclament la CGT et FO, serait « inacceptable ».
« Il est hors de question que le gouvernement renonce à ses engagements, que ce soit en retirant la loi ou en la vidant de sa substance. Ce serait un coup dur pour les salariés car ils perdraient le bénéfice des nouveaux droits reconnus par le texte », a-t-il dit dans un entretien au Parisien.
Citant quelques points du texte, dont la loi la garantie jeunes, le compte personnel d’activité ou encore la lutte contre les travailleurs détachés, il insiste : « renoncer à cette loi serait renoncer à tous ces droits, ce qui serait inacceptable ».
Le secrétaire d’État aux relations avec le Parlement a estimé au micro de RTL que l’organisation syndicale s’enferme dans une radicalité dangereuse".
« Il y a une volonté d’intimidation, assure-t-il. C’est une décision prise par une organisation syndicale (qui veut) imposer sa lecture des relations sociales. Il n’y aura pas de blocage de notre société. »
Jean-Marie Le Guen juge que le durcissement de la ligne de la CGT ne « date pas du 49-3 » mais du congrès de Marseille où il y a eu, selon lui, une « inflammation gauchisante ». « Cela déborde du cadre traditionnel, le parti communiste a été balayé au profit de groupes plus gauchistes », précise-t-il.
L'Euro de football pourrait être perturbé par la mobilisation contre la loi travail, à en croire 56% des Français interrogés dans le cadre d'un sondage MCI-Odoxa pour France Info et le Parisien-Aujourd'hui en France.
Cette majorité pense également que les conséquences des blocages et manifestations seraient catastrophiques pour l'image de la France (71%), ainsi que pour le tourisme (70%) et l'attractivité économique de la France (63%).
La majorité des personnes interrogées (61%) estime que le gouvernement serait le premier responsable des perturbations, en raison de son obstination sur la loi Travail, plus que les syndicats (37%)
Le Pont de Normandie est occupé par des militants, rapporte France Info. Leur action devrait durer toute la matinée, précise la radio.
Ce mercredi, six raffineries, sur les huit que compte le pays, sont toujours à l’arrêt ou tournent au ralenti, révèle France Inter. Les sites de Feyzin (Rhône) et Gonfreville-L’Orcher (Seine-Maritime) sont totalement à l’arrêt. Celui de Grandpuits (Seine-et-Marne) est en cours d’arrêt total. Seulement « quelques unités » ne fonctionnent plus à Donges (Loire-Atlantique). Enfin, La Mède (Bouches-du-Rhône) fonctionne toujours « en débit réduit ».
« Un jour de grève c’est 4 à 5 millions d’euros de perte par jour pour la plateforme Normandie » a déclaré Alexis Antonioli, secrétaire général de la CGT Total Normandie, invité de France Info ce mercredi matin.
« Il faut durer, l’impact on l’a déjà sur notre employeur, nous, ce qu’on souhaite, c’est que quand notre employeur en aura marre de perdre de l’argent, il demandera à l’Etat le retrait de cette loi Travail » explique le responsable syndical.
« On a levé tous nos barrages, le dépôt de carburants a été débloqué sans heurts », a indiqué à l’Agence France Presse Willy Dans, porte-parole du syndicat Sud dans le Valenciennois, présent sur place.
« Les CRS sont allés vite, ils ont utilisé le canon à eau. On sent les forces de l’ordre sur les nerfs », a-t-il ajouté.
Selon le syndicaliste, vingt camions de CRS avaient été mobilisés pour effectuer cette opération menée ce mercredi matin vers 05h00.
« On veut le retrait de la loi El Khomri, on est obligé de se battre. Durant notre mouvement, on s’est senti soutenu par la population, on a même reçu 4.000 euros de caisse de grève », a dit M. Dans.
Mardi soir, la CGT-Energie a appelé à un mouvement d’action « le plus fort possible » jeudi, notamment dans les centrales nucléaires, pour protester contre la loi travail et la dégradation de la filière, n’excluant pas « des baisses de charges » électriques.
Une intervention des forces de l'ordre a débuté vers 05h00 ce mercredi matin pour dégager l'accès à l'important dépôt de carburants de Douchy-les-Mines (Nord) qui était bloqué depuis jeudi par des manifestants opposés à la loi travail, a constaté un photographe de l'Agence France Presse présent sur place.
Environ 80 militants de la CGT et de Sud étaient présents mercredi matin devant ce dépôt de carburant situé près de Valenciennes, selon la même source.